Livre III - Chapitre 6
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24v
Senſuyt comment vng des feaulx amys. Du roy clotaire, au regime commys. De dagobert. eut honte et vitupere. Dont fut le filz en la heyne du pere. [1010]Puis par miracle en ſa grace remys.
Chapire.vie.§ SAdꝛegiſille, homme de ſimple
race. Eut vers le roy / Clotaire
telle gꝛace. Quil loꝛdonna, comme foꝛt bien expert. [1015]Seul gouuerneur de ſon filz dagobert. Qui plus / en luy / adiouxtant foy certaine. Le feyt ſeigneur, duc et chef d aquitaine. Dont ſe voyant en telle auctoꝛite. Bꝛuict, loz / credit / heur / et pꝛoſperite. [1020]Le vent doꝛgueil tant luy perſa loꝛeille. Quil fut ſurpꝛins de fierte nompareille. §Se tel cas eſt de nouuel aduenu. Ce meſt tout vng / mais homme deuenu.
§De dagobert. 25r En peu de iours foꝛt comble, plein et riche. [1025]Qui parauant nauoit terre que en friche. Sil ſe declaire et magnifeſte a tous. Bening / courtoys / gꝛacieulx / humble et doulx, Ie dy que ceſt vng aſſez beau miracle. Maintes gentz ont eſpꝛouue ce triacle. [1030]Et de tenir ce mot vray nont fleichy. Quil neſt oꝛgueil que de pouure enrichy. §Ce gouuerneur / dont le pꝛopos ſe meine. Pour quelques iours / comme de vne ſepmaine. Poꝛta honneur a dagobert, daulphin, [1035]Comme raiſon le vouloit / mais en fin. Non pas en fin / car auant longue eſpace. Ainſi que ſens dhomme va et ſe paſſe. Loultrecuide / ne pꝛiſa vng ongnon. Ce ieune enffent / ains per a compaignon. [1040]Se voulut faire / en ſoꝛte ſi pꝛiuee. Que toſt rendit humilite pꝛiuee. De ſon gꝛos cueur / par ce contenement. Foꝛt arrogant, eut en contempnement. Deuoir dhonneur / sextimant en ſomme eſtre. [1045]Digne du loz que on donnoit a ſon maiſtre.
§Dagobert faict battre de verges.25v Aſſez mouſtroit le ſien fier contenir. A luy, deuoir lhonneur appartenir. Tel que appartient a homme qui aſpire. La monarchie auoir / de quelque empire. [1050]Ce fol cuider tenoit en ſon penſer. Et entendoit pour ſe reſcompenſer. Faire a lenfant / vng tour / dont roy pꝛoſpere. Seroit ſur luy / apꝛes la moꝛt du pere. Ainſi fruſtre de ſens et bon aduis. [1055]Vng iour, ſeant a table viz a viz. De dagobert / tenoit gꝛauite telle. Que vng regent tient / au diſciple en tutelle. Sur ce lenffent raſſis et modere. Apꝛes quil eut loꝛgueil conſidere. [1060]De lhomme tel / non cōgnoiſſant ſa coulpe. Pour leſſayer, luy pꝛeſenta la couppe. Ou il buuoit / et iuſques a troys foiz. Pꝛeſumna boyꝛe / apꝛes luy. Touteſfoiz. Eut dagobert, par ſemblant acceptable. [1065]Ce gentil tour / mais au ſoꝛtir de table. Voyant celuy auoir bien merite. Pugnicion de ſa temerite.
§Son gouuerneur. 26r Le commanda / de verges foꝛt ſinglantes. Batre tout nu iuſques aux peaulx ſanglantes. [1070]Et pour monſtrer quil ne deuoit ozer. Tant pꝛeſumer / ſa barbe feyt touzer. Et ſes cheueulx, pour le plus gꝛos iniure. Que on ſceuſt loꝛs faire / a infame pariure. §Sil fut deſpit / ennuye / mal content. [1075]Et courrouce / en cueur / cela sentend. Car de tant plus que foꝛtune auctoꝛize. Hault ſur ſa roe / vng homme, et fauoꝛize. En gꝛand eſtat, gloire et honneur mondain. Et de hault bas / le regette ſoudain. [1080]Dautant eſt plus honteux, quant il perd leſtre. Dauoir eſte heureux et plus ne leſtre. §Mys en leſtat de foꝛt piteux arroy. Dolent partit / fuyant deuers le roy. Qui loꝛs eſtoit venu tard de la chace. [1085]Se lappetit ſcauoir le lieu pourchace. Ou cela vint / ce fut dedans paris. §Triſte, piteux et foible deſperitz. Gettant des yeulx / chauldes et gꝛoſſes larmes. Se complaignit des oultraigeux alarmes.
Plaingte du gouuerneur.26v [1090]Faictz par ſon filz / tant en froiſſeures de oz. Que des gꝛans coups de verges ſur le doz. Oultre luy dit que non content du battre. Barbe et cheueulx luy auoit fait abatre. Dont sextimoit repute en meſpꝛis. [1095]Et deſhonneur / plus gꝛandz q̄ euſt iamais pꝛis Homme ſeruant la mageſte royalle. Sans eſtre veu en faulte deſloyalle. §Par ce rappoꝛt et tour de pilloꝛy. Que auoit receu / Clotaire, foꝛt marry. [1100]Feyt gꝛand ſerment / ains iour failly eſpere. A dagobert, ſon filz / monſtrer ſe pere. Luy doit poꝛter face dhomme eſbahy. Sur tel deffault dont la deſobey. Conſidere que la faulte commiſe. [1105]Selle y eſtoit / luy deubſt auoir remyſe. Sans faire ou dire / aux ſiens / pis de leur nom. §Loꝛs commanda vers luy, voulſiſt ou non. Eſtre amene / des lheure affin den faire. Pugnicion / et au dueil ſatiffaire. [1110]Du gouuerneur / se voyant oppꝛeſſe. Et ſon honneur ſi foꝛt intereſſe.
§Vers le roy clotaire. 27r Tous ſes ſeigneurs pꝛeſentz / q̄ bien congneurent. Le roy marry / laduis ſi acoup neurent. Scauoir la choſe excuſer. Car fureur. [1115]En chaulde colle / euſt redouble laygꝛeur. Chault et bouillant eſt le deſpit dvng pere. Mys en colere, et toſt ne ſe tempere. Quant laiguillon dardeur ſent ſtimuler. Par quoy vault mieulx vng peu diſſimuler. [1120]§Sur ce pꝛopoz / aucuns de la partirent. Et dagobert doulcement aduertirent. Quil ſe voulſiſt quelque temps abſenter. Sans nullement au roy ſe pꝛeſenter. Sil ne vouloit receuoir honte aperte. [1125]En ſon honneur / et dommageable perte. §Loꝛs, quoy quil fuſt du fuyꝛ deſplaiſant. Si voulut bien eſtre a eulx complaiſant. Et mieulx ayma, de deux chemins, eſlire. Le plus certain / que fureur de telle yꝛe. [1130]A fier courroux / pꝛouoquer par obgect. Qui la puiſſance eſmeut et rend au gect. De vengement / Loꝛs, en maiſon ſecrette. Se retira aucun temps pour retrecte.
§Fuytte de dagobert.27v Mais, au partir, leur ſupplya treffoꝛt. [1135]Faire, pour luy, plain et entier effoꝛt. Enuers ſon pere / a ce que fuſt peſee. Sa malueillance et du tout appaiſee. §Les bons ſeigneurs allerent, ſur ce paz. Deuers le roy, et ne faillirent pas. [1140]Bien remonſtrer que a enffent de paraige. Tel que ceſtuy, et de ſi bon couraige. Auquel nobleſſe auoit ia limite. Ample voulloir de magnanimite. Eſtoit foꝛt, dur, eſtrange et difficille. [1145]Deuant ſes yeulx ſouffrir ſadꝛegiſille. Arrogamment tant de ſoy pꝛeſumer. Et par fierte ſauuaige, a reſumer. Pꝛendꝛe ſur luy vng ſi gꝛos auentaige. De lextimer a peu pꝛes comme vng paige. [1150]§Le ſupplier par humbles oꝛaiſons. Et alleguer toutes belles raiſons. Que en pareil caz eſt poſſible introduyꝛe. Pour cueur eſmeu faire a doulceur reduyꝛe. Onques le roy ne sappaiſa pourtant. [1155]Mais tint pꝛopoz / la menace poꝛtant.
§Pour eſuiter la fureur de ſon pere. 28r Que dagobert liniure auroit pour chere. Et leuſt il faicte / au filz de vne poꝛchere. §Le triſte enffent foꝛt piteux et dollent. Voyant durer ce cruel maltalent. [1160]Conſidera que le ſecours des hommes. Ne le ſcauroit, de ſi peſantes ſommes. Bien deſcharger / Alloꝛs il luy ſouuint. De loꝛatoire ou le miracle aduint. Ou cerf couru / a foꝛce / et pꝛeſt de rendꝛe. [1165]La les aboys. Cela ſceut bien compꝛendꝛe. En ſon couraige / et penſa quen ce cours. Des benoiſtz ſainctz pourroit auoir ſecours. Veu que leur ſerf (treshumble) / ſe repute. De ſoꝛte et mieulx / que le cerf beſte bꝛutte. [1170]Ainſi voyant eſtre du tout foꝛcloz. Damour de pere / Au ſainct et digne encloz. Se alla getter / ayant ferme eſperance. Dy recouurer quelque bonne aſſeurance. Et la ſe tint ſans boyꝛe ne manger. [1175]Iuſques aloꝛs quil fut hoꝛs de danger. §Incontinent la fuytte reuelee. Au roy ſon pere / heyne renouuelee.
§Clotaire enuoye genſdarmes poꝛ prendre ſō filz.28v Feyt oꝛdonner laller ſaiſir au coꝛps. Diſant, seſtoit / en franchiſe / que hoꝛs. [1180]On le tiraſt / a puiſſance et poꝛt darmes. Et pour le plus eſtonner par alarmes. Foꝛtz a doubter / fuſſent choiſiz vaſſaulx. Rudes aux coupz / et hardiz aux aſſaultz.
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S'ensuyt comment ung des fëaulx amys Du roy Clotaire, au regime commys De Dagobert, eut honte et vitupere. Dont fut le filz en la heyne du pere, [1010]Puis par miracle en sa grace remys.
Chapire.vie.§ Sadregisille, homme de simple race, Eut vers le roy Clotaire telle grace Qu'il l'ordonna, comme fort bien expert, [1015]Seul gouverneur de son filz Dagobert. Qui plus, en luy, adjouxtant foy certaine, Le feyt seigneur, duc et chef d' Aquitaine. Dont se voyant en telle auctorité, Bruict, loz, credit, heur et prosperité, [1020]Le vent d'orgueil tant luy persa l'oreille Qu'il fut surprins de fierté nompareille. §Se tel cas est de nouvel advenu, Ce m'est tout ung. Mais homme devenu
§De Dagobert En peu de jours fort comblé, plein et riche, [1025]Qui paravant n'avoit terre que en friche, S'il se declaire et magnifeste à tous, Bening, courtoys, gracieulx, humble et doulx, Je dy que c'est ung assez beau miracle. Maintes gentz ont esprouvé ce triacle [1030]Et de tenir ce mot vray n'ont fleichy, Qu'il n'est orgueil que de pouvre enrichy. §Ce gouverneur, dont le propos se meine, Pour quelques jours, comme de une sepmaine, Porta honneur a Dagobert, daulphin, [1035]Comme raison le vouloit. Mais en fin, Non pas en fin, car avant longue espace, Ainsi que sens d'homme va et se passe, L'oultrecuidé ne prisa ung ongnon Ce jeune enffent. Ains per à compaignon [1040]Se voulut faire, en sorte si privee Que tost rendit humilité privee De son gros cueur, par ce contenement Fort arrogant, eut en contempnement Devoir d'honneur, s'extimant en somme estre [1045]Digne du loz que on donnoit à son maistre.
§Dagobert faict battre de verges Assez moustroit le sien fier contenir, À luy, devoir l'honneur appartenir, Tel que appartient à homme qui aspire La monarchie avoir de quelque empire. [1050]Ce fol cuider tenoit en son penser, Et entendoit pour se rescompenser Faire à l'enfant ung tour, dont roy prospere Seroit sur luy, aprés la mort du pere. Ainsi frustré de sens et bon advis, [1055]Ung jour, seant à table viz à viz De Dagobert, tenoit gravité telle Que ung regent tient au disciple en tutelle. Sur ce l'enffent rassis et moderé, Aprés qu'il eut l'orgueil consideré [1060]De l'homme tel, non congnoissant sa coulpe, Pour l'essayer, luy presenta la couppe Où il buvoit. Et jusques à troys foiz. Presumna boyre aprés luy. toutesfoiz, Eut Dagobert, par semblant acceptable, [1065]Ce gentil tour, mais au sortir de table, Voyant celuy avoir bien merité Pugnicïon de sa temerité,
§Son gouverneur Le commanda, de verges fort singlantes, Batre tout nu jusques aux peaulx sanglantes. [1070]Et pour monstrer qu'il ne devoit ozer Tant presumer, sa barbe feyt touzer, Et ses cheveulx, pour le plus gros injure Que on sceust lors faire, à infame parjure. §S'il fut despit, ennuyé, mal content [1075]Et courroucé, en cueur, cela s'entend. Car de tant plus que Fortune auctorize Hault sur sa roe ung homme, et favorize En grand estat, gloire et honneur mondain, Et de hault bas le regette soudain, [1080]D'autant est plus honteux, quant il perd l'estre, D'avoir esté heureux et plus ne l'estre. §Mys en l'estat de fort piteux arroy, Dolent partit, fuyant devers le roy Qui lors estoit venu tard de la chace. [1085]Se l'appetit sçavoir le lieu pourchace, Où cela vint, ce fut dedans Paris. §Triste, piteux et foible d'esperitz, Gettant des yeulx chauldes et grosses larmes, Se complaignit des oultraigeux alarmes
Plaingte du gouverneur [1090]Faictz par son filz, tant en froisseures de oz, Que des grans coups de verges sur le doz. Oultre luy dit que non content du battre, Barbe et cheveulx luy avoit fait abatre, Dont s'extimoit reputé en mespris [1095]Et deshonneur plus grandz que eust jamais pris Homme servant la magesté royalle, Sans estre veu en faulte desloyalle. §Par ce rapport et tour de pillory, Que avoit receu, Clotaire, fort marry, [1100]Feyt grand serment, ains jour failly espere À Dagobert, son filz, monstrer se pere Luy doit porter face d'homme esbahy, Sur tel deffault dont l'a desobëy, Consideré que la faulte commise, [1105]S'elle y estoit, luy deubst avoir remyse, Sans faire ou dire, aux siens, pis de leur nom. §Lors commanda vers luy, voulsist ou non, Estre amené dès l'heure affin d'en faire Pugnicïon, et au dueil satiffaire [1110]Du gouverneur. Se voyant oppressé, Et son honneur si fort interessé,
§Vers le roy Clotaire Tous ses seigneurs presentz, qui bien congneurent Le roy marry, l'advis si à coup n'eurent Sçavoir la chose excuser. car fureur, [1115]En chaulde colle, eust redoublé l'aygreur. Chault et bouillant est le despit d'ung pere Mys en colere, et tost ne se tempere, Quant l'aiguillon d'ardeur sent stimuler, Par quoy vault mieulx ung peu dissimuler. [1120]§Sur ce propoz, aucuns de là partirent, Et Dagobert doulcement advertirent Qu'il se voulsist quelque temps absenter, Sans nullement au roy se presenter, S'il ne vouloit recevoir honte aperte, [1125]En son honneur et dommageable perte. §Lors, quoy qu'il fust du füyr desplaisant, Si voulut bien estre à eulx complaisant, Et mieulx ayma, de deux chemins, eslire Le plus certain, que fureur de telle yre, [1130]À fier courroux, provoquer par obgect Qui la puissance esmeut et rend au gect De vengement. Lors, en maison secrette, Se retira aucun temps pour retrecte.
§Fuytte de Dagobert Mais, au partir, leur supplya treffort [1135]Faire, pour luy, plain et entïer effort Envers son pere, à ce que fust pesee Sa malveillance et du tout appaisee. §Les bons seigneurs allerent, sur ce paz, Devers le roy, et ne faillirent pas [1140]Bien remonstrer que à enffent de paraige, Tel que cestuy, et de si bon couraige, Auquel noblesse avoit ja limité Ample voulloir de magnanimité, Estoit fort, dur, estrange et difficille, [1145]Devant ses yeulx souffrir sadregisille Arrogamment tant de soy presumer, Et par fierté sauvaige, à resumer, Prendre sur luy ung si gros aventaige De l'extimer à peu près comme ung paige. [1150]§Le supplïer par humbles oraisons, Et alleguer toutes belles raisons Que en pareil caz est possible introduyre, Pour cueur esmeu faire à doulceur reduyre, Onques le roy ne s'appaisa pourtant. [1155]Mais tint propoz, la menace portant
§Pour esviter la fureur de son pere Que Dagobert l'injure auroit pour chere, Et l'eust il faicte, au filz de une porchere. §Le triste enffent fort piteux et dollent, Voyant durer ce crüel maltalent, [1160]Considera que le secours des hommes Ne le sçauroit, de si pesantes sommes, Bien descharger. Allors il luy souvint De l'oratoire où le miracle advint, Où cerf couru, à force, et prest de rendre, [1165]Là les aboys. Cela sceut bien comprendre, En son couraige, et pensa qu'en ce cours, Des benoistz sainctz pourroit avoir secours, Veu que leur serf (trés humble) se repute, De sorte et mieulx que le cerf beste brutte. [1170]Ainsi voyant estre du tout forcloz D'amour de pere, au sainct et digne encloz Se alla getter, ayant ferme esperance, D'y recouvrer quelque bonne asseurance. Et là se tint sans boyre ne manger, [1175]Jusques alors qu'il fut hors de danger. §Incontinent la fuytte revelee Au roy son pere, heyne renouvelee
§Clotaire envoye gensdarmes pour prendre son filz Feyt ordonner l'aller saisir au corps, Disant, s'estoit en franchise, que hors [1180]On le tirast à puissance et port d'armes, Et pour le plus estonner par alarmes, Fortz à doubter fussent choisiz vassaulx, Rudes aux coupz et hardiz aux assaultz.









24v
Senſuyt comment vng des feaulx amys. Du roy clotaire, au regime commys. De dagobert. eut honte et vitupere. Dont fut le filz en la heyne du pere. [1010]Puis par miracle en ſa grace remys.
Chapire.vie.§ SAdꝛegiſille, homme de ſimple
race. Eut vers le roy / Clotaire
telle gꝛace. Quil loꝛdonna, comme foꝛt bien expert. [1015]Seul gouuerneur de ſon filz dagobert. Qui plus / en luy / adiouxtant foy certaine. Le feyt ſeigneur, duc et chef d aquitaine. Dont ſe voyant en telle auctoꝛite. Bꝛuict, loz / credit / heur / et pꝛoſperite. [1020]Le vent doꝛgueil tant luy perſa loꝛeille. Quil fut ſurpꝛins de fierte nompareille. §Se tel cas eſt de nouuel aduenu. Ce meſt tout vng / mais homme deuenu.
§De dagobert. 25r En peu de iours foꝛt comble, plein et riche. [1025]Qui parauant nauoit terre que en friche. Sil ſe declaire et magnifeſte a tous. Bening / courtoys / gꝛacieulx / humble et doulx, Ie dy que ceſt vng aſſez beau miracle. Maintes gentz ont eſpꝛouue ce triacle. [1030]Et de tenir ce mot vray nont fleichy. Quil neſt oꝛgueil que de pouure enrichy. §Ce gouuerneur / dont le pꝛopos ſe meine. Pour quelques iours / comme de vne ſepmaine. Poꝛta honneur a dagobert, daulphin, [1035]Comme raiſon le vouloit / mais en fin. Non pas en fin / car auant longue eſpace. Ainſi que ſens dhomme va et ſe paſſe. Loultrecuide / ne pꝛiſa vng ongnon. Ce ieune enffent / ains per a compaignon. [1040]Se voulut faire / en ſoꝛte ſi pꝛiuee. Que toſt rendit humilite pꝛiuee. De ſon gꝛos cueur / par ce contenement. Foꝛt arrogant, eut en contempnement. Deuoir dhonneur / sextimant en ſomme eſtre. [1045]Digne du loz que on donnoit a ſon maiſtre.
§Dagobert faict battre de verges.25v Aſſez mouſtroit le ſien fier contenir. A luy, deuoir lhonneur appartenir. Tel que appartient a homme qui aſpire. La monarchie auoir / de quelque empire. [1050]Ce fol cuider tenoit en ſon penſer. Et entendoit pour ſe reſcompenſer. Faire a lenfant / vng tour / dont roy pꝛoſpere. Seroit ſur luy / apꝛes la moꝛt du pere. Ainſi fruſtre de ſens et bon aduis. [1055]Vng iour, ſeant a table viz a viz. De dagobert / tenoit gꝛauite telle. Que vng regent tient / au diſciple en tutelle. Sur ce lenffent raſſis et modere. Apꝛes quil eut loꝛgueil conſidere. [1060]De lhomme tel / non cōgnoiſſant ſa coulpe. Pour leſſayer, luy pꝛeſenta la couppe. Ou il buuoit / et iuſques a troys foiz. Pꝛeſumna boyꝛe / apꝛes luy. Touteſfoiz. Eut dagobert, par ſemblant acceptable. [1065]Ce gentil tour / mais au ſoꝛtir de table. Voyant celuy auoir bien merite. Pugnicion de ſa temerite.
§Son gouuerneur. 26r Le commanda / de verges foꝛt ſinglantes. Batre tout nu iuſques aux peaulx ſanglantes. [1070]Et pour monſtrer quil ne deuoit ozer. Tant pꝛeſumer / ſa barbe feyt touzer. Et ſes cheueulx, pour le plus gꝛos iniure. Que on ſceuſt loꝛs faire / a infame pariure. §Sil fut deſpit / ennuye / mal content. [1075]Et courrouce / en cueur / cela sentend. Car de tant plus que foꝛtune auctoꝛize. Hault ſur ſa roe / vng homme, et fauoꝛize. En gꝛand eſtat, gloire et honneur mondain. Et de hault bas / le regette ſoudain. [1080]Dautant eſt plus honteux, quant il perd leſtre. Dauoir eſte heureux et plus ne leſtre. §Mys en leſtat de foꝛt piteux arroy. Dolent partit / fuyant deuers le roy. Qui loꝛs eſtoit venu tard de la chace. [1085]Se lappetit ſcauoir le lieu pourchace. Ou cela vint / ce fut dedans paris. §Triſte, piteux et foible deſperitz. Gettant des yeulx / chauldes et gꝛoſſes larmes. Se complaignit des oultraigeux alarmes.
Plaingte du gouuerneur.26v [1090]Faictz par ſon filz / tant en froiſſeures de oz. Que des gꝛans coups de verges ſur le doz. Oultre luy dit que non content du battre. Barbe et cheueulx luy auoit fait abatre. Dont sextimoit repute en meſpꝛis. [1095]Et deſhonneur / plus gꝛandz q̄ euſt iamais pꝛis Homme ſeruant la mageſte royalle. Sans eſtre veu en faulte deſloyalle. §Par ce rappoꝛt et tour de pilloꝛy. Que auoit receu / Clotaire, foꝛt marry. [1100]Feyt gꝛand ſerment / ains iour failly eſpere. A dagobert, ſon filz / monſtrer ſe pere. Luy doit poꝛter face dhomme eſbahy. Sur tel deffault dont la deſobey. Conſidere que la faulte commiſe. [1105]Selle y eſtoit / luy deubſt auoir remyſe. Sans faire ou dire / aux ſiens / pis de leur nom. §Loꝛs commanda vers luy, voulſiſt ou non. Eſtre amene / des lheure affin den faire. Pugnicion / et au dueil ſatiffaire. [1110]Du gouuerneur / se voyant oppꝛeſſe. Et ſon honneur ſi foꝛt intereſſe.
§Vers le roy clotaire. 27r Tous ſes ſeigneurs pꝛeſentz / q̄ bien congneurent. Le roy marry / laduis ſi acoup neurent. Scauoir la choſe excuſer. Car fureur. [1115]En chaulde colle / euſt redouble laygꝛeur. Chault et bouillant eſt le deſpit dvng pere. Mys en colere, et toſt ne ſe tempere. Quant laiguillon dardeur ſent ſtimuler. Par quoy vault mieulx vng peu diſſimuler. [1120]§Sur ce pꝛopoz / aucuns de la partirent. Et dagobert doulcement aduertirent. Quil ſe voulſiſt quelque temps abſenter. Sans nullement au roy ſe pꝛeſenter. Sil ne vouloit receuoir honte aperte. [1125]En ſon honneur / et dommageable perte. §Loꝛs, quoy quil fuſt du fuyꝛ deſplaiſant. Si voulut bien eſtre a eulx complaiſant. Et mieulx ayma, de deux chemins, eſlire. Le plus certain / que fureur de telle yꝛe. [1130]A fier courroux / pꝛouoquer par obgect. Qui la puiſſance eſmeut et rend au gect. De vengement / Loꝛs, en maiſon ſecrette. Se retira aucun temps pour retrecte.
§Fuytte de dagobert.27v Mais, au partir, leur ſupplya treffoꝛt. [1135]Faire, pour luy, plain et entier effoꝛt. Enuers ſon pere / a ce que fuſt peſee. Sa malueillance et du tout appaiſee. §Les bons ſeigneurs allerent, ſur ce paz. Deuers le roy, et ne faillirent pas. [1140]Bien remonſtrer que a enffent de paraige. Tel que ceſtuy, et de ſi bon couraige. Auquel nobleſſe auoit ia limite. Ample voulloir de magnanimite. Eſtoit foꝛt, dur, eſtrange et difficille. [1145]Deuant ſes yeulx ſouffrir ſadꝛegiſille. Arrogamment tant de ſoy pꝛeſumer. Et par fierte ſauuaige, a reſumer. Pꝛendꝛe ſur luy vng ſi gꝛos auentaige. De lextimer a peu pꝛes comme vng paige. [1150]§Le ſupplier par humbles oꝛaiſons. Et alleguer toutes belles raiſons. Que en pareil caz eſt poſſible introduyꝛe. Pour cueur eſmeu faire a doulceur reduyꝛe. Onques le roy ne sappaiſa pourtant. [1155]Mais tint pꝛopoz / la menace poꝛtant.
§Pour eſuiter la fureur de ſon pere. 28r Que dagobert liniure auroit pour chere. Et leuſt il faicte / au filz de vne poꝛchere. §Le triſte enffent foꝛt piteux et dollent. Voyant durer ce cruel maltalent. [1160]Conſidera que le ſecours des hommes. Ne le ſcauroit, de ſi peſantes ſommes. Bien deſcharger / Alloꝛs il luy ſouuint. De loꝛatoire ou le miracle aduint. Ou cerf couru / a foꝛce / et pꝛeſt de rendꝛe. [1165]La les aboys. Cela ſceut bien compꝛendꝛe. En ſon couraige / et penſa quen ce cours. Des benoiſtz ſainctz pourroit auoir ſecours. Veu que leur ſerf (treshumble) / ſe repute. De ſoꝛte et mieulx / que le cerf beſte bꝛutte. [1170]Ainſi voyant eſtre du tout foꝛcloz. Damour de pere / Au ſainct et digne encloz. Se alla getter / ayant ferme eſperance. Dy recouurer quelque bonne aſſeurance. Et la ſe tint ſans boyꝛe ne manger. [1175]Iuſques aloꝛs quil fut hoꝛs de danger. §Incontinent la fuytte reuelee. Au roy ſon pere / heyne renouuelee.
§Clotaire enuoye genſdarmes poꝛ prendre ſō filz.28v Feyt oꝛdonner laller ſaiſir au coꝛps. Diſant, seſtoit / en franchiſe / que hoꝛs. [1180]On le tiraſt / a puiſſance et poꝛt darmes. Et pour le plus eſtonner par alarmes. Foꝛtz a doubter / fuſſent choiſiz vaſſaulx. Rudes aux coupz / et hardiz aux aſſaultz.
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S'ensuyt comment ung des fëaulx amys Du roy Clotaire, au regime commys De Dagobert, eut honte et vitupere. Dont fut le filz en la heyne du pere, [1010]Puis par miracle en sa grace remys.
Chapire.vie.§ Sadregisille, homme de simple race, Eut vers le roy Clotaire telle grace Qu'il l'ordonna, comme fort bien expert, [1015]Seul gouverneur de son filz Dagobert. Qui plus, en luy, adjouxtant foy certaine, Le feyt seigneur, duc et chef d' Aquitaine. Dont se voyant en telle auctorité, Bruict, loz, credit, heur et prosperité, [1020]Le vent d'orgueil tant luy persa l'oreille Qu'il fut surprins de fierté nompareille. §Se tel cas est de nouvel advenu, Ce m'est tout ung. Mais homme devenu
§De Dagobert En peu de jours fort comblé, plein et riche, [1025]Qui paravant n'avoit terre que en friche, S'il se declaire et magnifeste à tous, Bening, courtoys, gracieulx, humble et doulx, Je dy que c'est ung assez beau miracle. Maintes gentz ont esprouvé ce triacle [1030]Et de tenir ce mot vray n'ont fleichy, Qu'il n'est orgueil que de pouvre enrichy. §Ce gouverneur, dont le propos se meine, Pour quelques jours, comme de une sepmaine, Porta honneur a Dagobert, daulphin, [1035]Comme raison le vouloit. Mais en fin, Non pas en fin, car avant longue espace, Ainsi que sens d'homme va et se passe, L'oultrecuidé ne prisa ung ongnon Ce jeune enffent. Ains per à compaignon [1040]Se voulut faire, en sorte si privee Que tost rendit humilité privee De son gros cueur, par ce contenement Fort arrogant, eut en contempnement Devoir d'honneur, s'extimant en somme estre [1045]Digne du loz que on donnoit à son maistre.
§Dagobert faict battre de verges Assez moustroit le sien fier contenir, À luy, devoir l'honneur appartenir, Tel que appartient à homme qui aspire La monarchie avoir de quelque empire. [1050]Ce fol cuider tenoit en son penser, Et entendoit pour se rescompenser Faire à l'enfant ung tour, dont roy prospere Seroit sur luy, aprés la mort du pere. Ainsi frustré de sens et bon advis, [1055]Ung jour, seant à table viz à viz De Dagobert, tenoit gravité telle Que ung regent tient au disciple en tutelle. Sur ce l'enffent rassis et moderé, Aprés qu'il eut l'orgueil consideré [1060]De l'homme tel, non congnoissant sa coulpe, Pour l'essayer, luy presenta la couppe Où il buvoit. Et jusques à troys foiz. Presumna boyre aprés luy. toutesfoiz, Eut Dagobert, par semblant acceptable, [1065]Ce gentil tour, mais au sortir de table, Voyant celuy avoir bien merité Pugnicïon de sa temerité,
§Son gouverneur Le commanda, de verges fort singlantes, Batre tout nu jusques aux peaulx sanglantes. [1070]Et pour monstrer qu'il ne devoit ozer Tant presumer, sa barbe feyt touzer, Et ses cheveulx, pour le plus gros injure Que on sceust lors faire, à infame parjure. §S'il fut despit, ennuyé, mal content [1075]Et courroucé, en cueur, cela s'entend. Car de tant plus que Fortune auctorize Hault sur sa roe ung homme, et favorize En grand estat, gloire et honneur mondain, Et de hault bas le regette soudain, [1080]D'autant est plus honteux, quant il perd l'estre, D'avoir esté heureux et plus ne l'estre. §Mys en l'estat de fort piteux arroy, Dolent partit, fuyant devers le roy Qui lors estoit venu tard de la chace. [1085]Se l'appetit sçavoir le lieu pourchace, Où cela vint, ce fut dedans Paris. §Triste, piteux et foible d'esperitz, Gettant des yeulx chauldes et grosses larmes, Se complaignit des oultraigeux alarmes
Plaingte du gouverneur [1090]Faictz par son filz, tant en froisseures de oz, Que des grans coups de verges sur le doz. Oultre luy dit que non content du battre, Barbe et cheveulx luy avoit fait abatre, Dont s'extimoit reputé en mespris [1095]Et deshonneur plus grandz que eust jamais pris Homme servant la magesté royalle, Sans estre veu en faulte desloyalle. §Par ce rapport et tour de pillory, Que avoit receu, Clotaire, fort marry, [1100]Feyt grand serment, ains jour failly espere À Dagobert, son filz, monstrer se pere Luy doit porter face d'homme esbahy, Sur tel deffault dont l'a desobëy, Consideré que la faulte commise, [1105]S'elle y estoit, luy deubst avoir remyse, Sans faire ou dire, aux siens, pis de leur nom. §Lors commanda vers luy, voulsist ou non, Estre amené dès l'heure affin d'en faire Pugnicïon, et au dueil satiffaire [1110]Du gouverneur. Se voyant oppressé, Et son honneur si fort interessé,
§Vers le roy Clotaire Tous ses seigneurs presentz, qui bien congneurent Le roy marry, l'advis si à coup n'eurent Sçavoir la chose excuser. car fureur, [1115]En chaulde colle, eust redoublé l'aygreur. Chault et bouillant est le despit d'ung pere Mys en colere, et tost ne se tempere, Quant l'aiguillon d'ardeur sent stimuler, Par quoy vault mieulx ung peu dissimuler. [1120]§Sur ce propoz, aucuns de là partirent, Et Dagobert doulcement advertirent Qu'il se voulsist quelque temps absenter, Sans nullement au roy se presenter, S'il ne vouloit recevoir honte aperte, [1125]En son honneur et dommageable perte. §Lors, quoy qu'il fust du füyr desplaisant, Si voulut bien estre à eulx complaisant, Et mieulx ayma, de deux chemins, eslire Le plus certain, que fureur de telle yre, [1130]À fier courroux, provoquer par obgect Qui la puissance esmeut et rend au gect De vengement. Lors, en maison secrette, Se retira aucun temps pour retrecte.
§Fuytte de Dagobert Mais, au partir, leur supplya treffort [1135]Faire, pour luy, plain et entïer effort Envers son pere, à ce que fust pesee Sa malveillance et du tout appaisee. §Les bons seigneurs allerent, sur ce paz, Devers le roy, et ne faillirent pas [1140]Bien remonstrer que à enffent de paraige, Tel que cestuy, et de si bon couraige, Auquel noblesse avoit ja limité Ample voulloir de magnanimité, Estoit fort, dur, estrange et difficille, [1145]Devant ses yeulx souffrir sadregisille Arrogamment tant de soy presumer, Et par fierté sauvaige, à resumer, Prendre sur luy ung si gros aventaige De l'extimer à peu près comme ung paige. [1150]§Le supplïer par humbles oraisons, Et alleguer toutes belles raisons Que en pareil caz est possible introduyre, Pour cueur esmeu faire à doulceur reduyre, Onques le roy ne s'appaisa pourtant. [1155]Mais tint propoz, la menace portant
§Pour esviter la fureur de son pere Que Dagobert l'injure auroit pour chere, Et l'eust il faicte, au filz de une porchere. §Le triste enffent fort piteux et dollent, Voyant durer ce crüel maltalent, [1160]Considera que le secours des hommes Ne le sçauroit, de si pesantes sommes, Bien descharger. Allors il luy souvint De l'oratoire où le miracle advint, Où cerf couru, à force, et prest de rendre, [1165]Là les aboys. Cela sceut bien comprendre, En son couraige, et pensa qu'en ce cours, Des benoistz sainctz pourroit avoir secours, Veu que leur serf (trés humble) se repute, De sorte et mieulx que le cerf beste brutte. [1170]Ainsi voyant estre du tout forcloz D'amour de pere, au sainct et digne encloz Se alla getter, ayant ferme esperance, D'y recouvrer quelque bonne asseurance. Et là se tint sans boyre ne manger, [1175]Jusques alors qu'il fut hors de danger. §Incontinent la fuytte revelee Au roy son pere, heyne renouvelee
§Clotaire envoye gensdarmes pour prendre son filz Feyt ordonner l'aller saisir au corps, Disant, s'estoit en franchise, que hors [1180]On le tirast à puissance et port d'armes, Et pour le plus estonner par alarmes, Fortz à doubter fussent choisiz vassaulx, Rudes aux coupz et hardiz aux assaultz.