Livre III - Chapitre 25
Prologue en vers | Chapitre 1 | Chapitre 2 | Chapitre 3 | Chapitre 4 | Chapitre 5 | Chapitre 6 | Chapitre 7 | Chapitre 8 | Chapitre 9 | Chapitre 10 | Chapitre 11 | Chapitre 12 | Chapitre 13 | Chapitre 14 | Chapitre 15 | Chapitre 16 | Chapitre 17 | Chapitre 18 | Chapitre 19 | Chapitre 20 | Chapitre 21 | Chapitre 22 | Chapitre 23 | Chapitre 24 | Chapitre 25 | Chapitre 26 | Chapitre 27 | Chapitre 28 | Chapitre 29 | Chapitre 30 | Chapitre 31 | Chapitre 32 | Chapitre 33










97v
Se les propoz ſuiuantz ſont entenduz. En auſtraſye on verra que deux ducz Sur theodorich feyrent ſoudaine courſe. [3835]De grand effort / et ſi ne vindrent pource. Au ſeur moyen des deſirs pretenduz.
§Chapitre .xxve.LE gꝛandz excez / cruaultez inſolences. Oppꝛeſſions / foꝛces / et violences. De ces tyꝛandz en leurs maulx obſtinez. [3840]Rendirent tant de peuples mutinez. Que non ſans plus en france sen feyt plaingte. De gꝛand rumeur / mais en pꝛouince mainte. Meſme auſtraſie au bꝛuyt appꝛint cela. Et de la vint que ces deux pꝛinces la. [3845]Nommez martin / et pepin / sembatirent. Sur theodoꝛich / et foꝛt ſe combatirent. Mais a leur gꝛe / le ſoꝛt ne tourna pas. Parquoy pepin / pluſtoſt que lentrepas.
§Locciſion de martin 98r Vers auſtraſie enſamba de vne traicte. [3850]Et dedans laon / martin ſonnant retraicte. Se retira / au moyen que la pꝛes. Auoit eſte le combat en apꝛes Celuy meſchant ebꝛoyn faulx et laſche. Qui de trahir maintes gentz ne pꝛint laſche. [3855]Fondant ſon dire en debonnairete. Manda ce duc martin a ſeurete. Parolle pꝛompte / et la main eut agile. De iurer / non / ſur texte deuangile. Mais feyt vuider des chaſſes les ſainctz coꝛps. [3860]Et loꝛs iura tenir fermes accoꝛdz. Dieu atteſtant / et tous les ſainctz de romme. Garder ſa foy / et a tant le poure homme. Allant vers luy ſe deceut ſoubz coulleur. De tel ſerment / fut ce pas gꝛand doulleur. [3865]Comme la chair en plaine boucherie. Eſt detrenchee / auſſi par tricherie. Luy tous les ſiens / ſeruiteurs et amys. Que mena la / furent en pieces mys. Ceſt comme on voyt que perſonne meſchante. [3870]Par faulx blazon / monde abuze et enchante.
§La mort de ebroyn.98v Mais peult on bien ſi longuement ſonger. Que vng ſi peruers faulſaire menſonger. Ne ſoit deffaict / ? Aura point alegeance. Le ſang humain / criant ſur luy vengeance. [3875]Sang iuſte / crye / au ciel / dont pꝛeſt ſera. Glaiue moꝛtel / qui toſt loppꝛeſſera. De telz exces et cruaultez moꝛtelles. Sur ebꝛoyn ſoꝛtirent rumeurs telles. Que de tous fut moꝛtellement hay. [3880]Loꝛsdvng nomme / ermenfrede enuahy. Homme de gꝛande et antique nobleſſe. Fut ſouſtenant que ſon honneur ne bleſſe. Celuy qui peult ſe dire executeur. Dvng tel tyꝛant ſi gꝛand perſecuteur. [3885]Vie menant faulſe et dyabolique. Contraire au bien de la choſe publique. Par gentz de faict et daguet attiſtrez. Embaſtonnez / armez / et acouſtrez. Fut eſpye / de nuyct en vng paſſaige. [3890]Acompaigne foꝛt mal comme peu ſaige. Et la repeu du fier moꝛs qui tout moꝛd. Receut le coup perilleux de ſa moꝛt.
§Laſche tour fait du filz au pere. 99r Homme hay que ainſi le monde abaye. Deſſert auoir loyer de telle paye. [3895]§Sur ce treſpas / le lyſeur verra que on Eſleut pꝛeuoſt du palays uarracon. Qui neantmoins ne fut pꝛeuoſt ne maire. Gueres long temps / car ſon filz Giſlemaire. Len chaſſa hoꝛs / ſoy monſtrant crimmel. [3900]Et infracteur de lhonneur paternel. Il fut heyneux / damour / et foy leale. Quant reuerence / et pitie filiale. Tant deſdaigna / ce fut ſon dampnement. Car toſt apꝛes mourut ſoudainement. [3905]Voire de moꝛt dure foꝛte et aſpere. A ce moyen on rendit a ce pere. La dignite / que luy oſta ſon filz. Ou moīs dhonneur / acquiſt que de pꝛouffitz. Ce uarracon eut en la iouyſſance. [3910]De tel eſtat / petite eſiouyſſance. Car en bꝛiefz iours / il ſe trouua ſomme. Au long doꝛmir de moꝛt et aſſomme. Luy moꝛt y eut / ainſi que pourrez lire. Entre francoys / gꝛand debat / pour eſlire.
§Pepin myct en fuytte theodorich.99v [3915]Vng gouuerneur / dont la vaccacion. Mettoit entre eulx gꝛoſſe altercacion. Et nonobſtant / telle controuerſye. Par les aucuns doppinion durcye. Ou plus de voix tindꝛent le party leur. [3920]Eſleurent vng de petite valleur. Ce fut berquaire homme tout inutile. Sans gꝛace / honneur / maintien / parolle / ou ſtille. Dhonneſtete et de maturite. Que doibt auoir homme dauctoꝛite. [3925]Ayant ſur tous la ſuperintendence. Pourueu neſtoit de / bonne pꝛouidence. Comme apparut / par apꝛes / car de faict. Toſt ſe trouua des ſiens meſmes deffaict /. §Le duc pepin / loꝛs tenant auſtraſye. [3930]La vollunte auoit encoꝛ ſaiſye. Du deſplaiſir en maltalent confict. Dont seſtoit veu peu auant deſconfict. Homme de cueur / a peine auſſi ſe renge. Se quicte ou double il na quelque reuenge. [3935]Et luy faict mal que toſt la main ne mect. Sur le hazard que eſpoir au ieu pꝛomect.
§Berquaire occiz de ſes gentz.100r Cela tenoit pepin en ſa penſee. Voulant venger la honte ia paſſee. Et pꝛopoſa faire execution. [3940]De gꝛiefue playe en perſecution. Dhoſtilite pour eſpandꝛe aux alarmes. Cent millyons gouttes de ſang et larmes. §Sur ce pꝛopos en pays va entrer. A gꝛoſſe armee eſperant encontrer. [3945]Sil peult aux champs / theodoꝛich et berquayꝛe. Loꝛs pꝛes dvng lieu dit texiere en vulgaire. Ses tentes myct / ou foꝛt bien les receut. Quant de leur oſt appꝛocher lerre ſceut. Au choc donner y eut bataille dure. [3950]Mais aſſez toſt / comme foible ne dure. Contre le foꝛt / et que ſoꝛt hazardeux. Tant a doubter / ou ſont meſmes tous deux. Les oſtz egaulx / et de foꝛce pareille. Cauſe que lvng vaillamment ſe appareille. [3955]Si quen chargeant / tout trenche rompt & fend. Et que aultre auſſi laſchement ſe deffend. Vers theodoꝛich tumba ſi mal que a lheure. Conuint choiſir des voyes la meilleure.
§Pepin eſleu gouuerneur.100v Ses gentz rompuz de ſoꝛte que on sen va. [3960]Hoꝛs du conflict par fuytte ſe ſaulua. Quant au regard du gouuerneur berquaire. Vng qui pꝛo quo receut dapothiquaire. Meſmes des ſiens / ainſi que auez vous leu. Fut il occiz / homme ſi mal voulu. [3965]Ne peult de vie auoir longue tenue. Pepin apꝛes la victoire obtenue. Eut de ce roy theodoꝛich / tel honneur. Quil leſtablit du palays gouuerneur. Et pour autant que zele et ialouzie. [3970]Auoit au bien publique d auſtraſie. Le reſider / luy fut dꝛoict la permys. Et noꝛdebert inſtitue commys. A excercer / la charge a luy donnee. Soubz ſon adueu en france pour lannee. [3975]§Ce theodoꝛich apꝛes dix et neuf ans. Auoir regne / laiſſant deux filz viuans. Nommez clouys et childebert rendit. Tribut de moꝛt / ce que lhiſtoire en dit. Eſt que ces roys matiere ne donnerent. [3980]Eſcripꝛe deulx / foꝛs le temps quilz regnerent.
§Treſpaz de clouys et childebert. 101r Clouys troys ans / childebert dix et ſept. Furent regnantz Gaguyn dit quil ne ſcet. Louanges deulx / ou chanſons faire de hympnes. Pour eſtre ditz de memoire aſſez dignes. [3985]Si ay ie leue hiſtoire en quelque endꝛoit. Tenant celuy childebert homme dꝛoict. Et fut celuy pꝛemier pour faict notable. Qui eſtablit en france conneſtable. Il oꝛdonna pluſieurs officiers. [3990]Oultre leſtat des roys ſes deuanciers. Vng maiſtre myct en ſon artillerye. Gꝛand eſcuyer auſſi en leſcuyꝛie. De moꝛt ſurpꝛis / deux filz viuans laiſſa. Telz que vng autheur certain nommez les a. [3995]Lvng dagobert / laultre ne vueil obmettre. Ceſt Danyel / que a legliſe on feyt mettre. Depuis nomme / chilperich / car iay leu. Que apꝛes ſon frere / il fut pour roy eſleu. Comme verrons puis que la main ſe gette. [4000]Sur le pꝛopoz de matiere ſubgecte.
101v
§De dagobert ſecond du nom.
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Se les propoz suiuantz sont entenduz. En Austrasye on verra que deux ducz Sur Theodorich feyrent soudaine course. [3835]De grand effort et si ne vindrent pource. Au seur moyen des desirs pretenduz.
§Chapitre .xxve.Le grandz excez crüaultez insolences. Oppressïons forces et vïolences. De ces tyrandz en leurs maulx obstinez. [3840]Rendirent tant de peuples mutinez. Que non sans plus en France s'en feyt plaingte. De grand rumeur mais en province mainte. Mesme Austrasie au bruyt apprint cela. Et de là vint que ces deux princes là. [3845]Nommez Martin et Pepin s'embatirent. Sur Theodorich et fort se combatirent. Mais à leur gré le sort ne tourna pas. Parquoy Pepin plustost que l'entrepas.
§L'occision de Martin Vers Austrasie ensamba de une traicte. [3850]Et dedans Laon Martin sonnant retraicte. Se retira au moyen que là près. Avoit esté le combat en aprés Celuy meschant Ebroÿn faulx et lasche. Qui de trahir maintes gentz ne print lasche. [3855]Fondant son dire en debonnaireté. Manda ce duc Martin à seureté. Parolle prompte et la main eut agile. De jurer non sur texte d'evangile. Mais feyt vuider des chasses les sainctz corps. [3860]Et lors jura tenir fermes accordz. Dieu attestant et tous les sainctz de Romme. Garder sa foy et à tant le povre homme. Allant vers luy se deceut soubz coulleur. De tel serment fut ce pas grand doulleur. [3865]Comme la chair en plaine boucherie. Est detrenchee aussi par tricherie. Luy tous les siens serviteurs et amys. Que mena là furent en pieces mys. C'est comme on voyt que personne meschante. [3870]Par faulx blazon monde abuze et enchante.
§La mort de Ebroÿn Mais peult on bien si longuement songer. Que ung si pervers faulsaire mensonger. Ne soit deffaict ? Aura point alegeance. Le sang humain crïant sur luy vengeance. [3875]Sang juste crye au ciel dont prest sera. Glaive mortel qui tost l'oppressera. De telz excés et crüaultez mortelles. Sur Ebroÿn sortirent rumeurs telles. Que de tous fut mortellement hay. [3880]Lors d'ung nommé Ermenfrede envahy. Homme de grande et antique noblesse. Fut soustenant que son honneur ne blesse. Celuy qui peult se dire executeur. D'ung tel tyrant si grand persecuteur. [3885]Vie menant faulse et dyabolique. Contraire au bien de la chose publique. Par gentz de faict et d'aguet attistrez. Embastonnez armez et acoustrez. Fut espye de nuyct en ung passaige. [3890]Acompaigné fort mal comme peu saige. Et là repeu du fier mors qui tout mord. Receut le coup perilleux de sa mort.
§Lasche tour fait du filz au pere Homme haÿ que ainsi le monde abaye. Dessert avoir loyer de telle paye. [3895]§Sur ce trespas le lyseur verra que on Esleut prevost du palays Varracon. Qui neantmoins ne fut prevost ne maire. Gueres longtemps car son filz Gislemaire. L'en chassa hors soy monstrant crimmel. [3900]Et infracteur de l'honneur paternel. Il fut heyneux d'amour et foy leale. Quant reverence et pitié filiale. Tant desdaigna ce fut son dampnement. Car tost aprés mourut soudainement. [3905]Voire de mort dure forte et aspere. À ce moyen on rendit à ce pere. La dignité que luy osta son filz. Où moins d'honneur acquist que de prouffitz. Ce Varracon eut en la jouyssance. [3910]De tel estat petite esjouyssance. Car en briefz jours il se trouva sommé. Au long dormir de mort et assommé. Luy mort y eut ainsi que pourrez lire. Entre Françoys grand debat pour eslire.
§Pepin myct en fuytte Theodorich [3915]Ung gouverneur dont la vaccacïon. Mettoit entre eulx grosse altercacïon. Et nonobstant telle controversye. Par les aucuns d'oppinïon durcye. Où plus de voix tindrent le party leur. [3920]Esleurent ung de petite valleur. Ce fut Berquaire homme tout inutile. Sans grace honneur maintien parolle ou stille. D'honnesteté et de maturité. Que doibt avoir homme d'auctorité. [3925]Ayant sur tous la superintendence. Pourveu n'estoit de bonne providence. Comme apparut par aprés car de faict. Tost se trouva des siens mesmes deffaict. §Le duc Pepin lors tenant Austrasye. [3930]La vollunté avoit encor saisye. Du desplaisir en maltalent confict. Dont s'estoit veu peu avant desconfict. Homme de cueur à peine aussi se renge. Se quicte ou double il n'a quelque revenge. [3935]Et luy faict mal que tost la main ne mect. Sur le hazard que espoir au jeu promect.
§Berquaire occiz de ses gentz Cela tenoit Pepin en sa pensee. Voulant venger la honte ja passee. Et proposa faire executïon. [3940]De griefve playe en persecutïon. D'hostilité pour espandre aux alarmes. Cent millyons gouttes de sang et larmes. §Sur ce propos en paÿs va entrer. À grosse armee esperant encontrer. [3945]S'il peult aux champs Theodorich et Berquayre. Lors près d'ung lieu dit Texiere en vulgaire. Ses tentes myct où fort bien les receut. Quant de leur ost approcher l'erre sceut. Au choc donner y eut bataille dure. [3950]Mais assez tost comme foible ne dure. Contre le fort et que sort hazardeux. Tant à doubter où sont mesmes tous deux. Les ostz egaulx et de force pareille. Cause que l'ung vaillamment se appareille. [3955]Si qu'en chargeant tout trenche rompt et fend. Et que aultre aussi laschement se deffend. Vers Theodorich tumba si mal que à l'heure. Convint choisir des voyes la meilleure.
§Pepin esleu gouverneur Ses gentz rompuz de sorte que on s'en va. [3960]Hors du conflict par fuytte se saulva. Quant au regard du gouverneur Berquaire. Ung qui pro quo receut d'apothiquaire. Mesmes des siens ainsi que avez vous leu. Fut il occiz homme si mal voulu. [3965]Ne peult de vie avoir longue tenue. Pepin aprés la victoire obtenue. Eut de ce roy Theodorich tel honneur. Qu'il l'establit du palays gouverneur. Et pour autant que zele et jalouzie. [3970]Avoit au bien publique d' Austrasie. Le resider luy fut droict là permys. Et Nordebert institué commys. À excercer la charge à luy donnee. Soubz son adveu en France pour l'annee. [3975]§Ce Theodorich aprés dix et neuf ans. Avoir regné laissant deux filz vivans. Nommez Clovys et Childebert rendit. Tribut de mort ce que l'histoire en dit. Est que ces roys matiere ne donnerent. [3980]Escripre d'eulx fors le temps qu'ilz regnerent.
§Trespaz de Clovys et Childebert Clovys troys ans Childebert dix et sept. Furent regnantz Gaguyn dit qu'il ne scet. Louanges d'eulx ou chansons faire de hympnes. Pour estre ditz de memoire assez dignes. [3985]Si ay je leue histoire en quelque endroit. Tenant celuy Childebert homme droict. Et fut celuy premier pour faict notable. Qui establit en France connestable. Il ordonna plusieurs officiers. [3990]Oultre l'estat des roys ses devanciers. Ung maistre myct en son artillerye. Grand escuyer aussi en l'escuyrie. De mort surpris deux filz vivans laissa. Telz que ung autheur certain nommez les à. [3995]L'ung Dagobert l'aultre ne vueil obmettre. C'est Danyel que à l'eglise on feyt mettre. Depuis nommé Chilperich car j'ay leu. Que aprés son frere il fut pour roy esleu. Comme verrons puis que la main se gette. [4000]Sur le propoz de matiere subgecte.
§De Dagobert second du nom










97v
Se les propoz ſuiuantz ſont entenduz. En auſtraſye on verra que deux ducz Sur theodorich feyrent ſoudaine courſe. [3835]De grand effort / et ſi ne vindrent pource. Au ſeur moyen des deſirs pretenduz.
§Chapitre .xxve.LE gꝛandz excez / cruaultez inſolences. Oppꝛeſſions / foꝛces / et violences. De ces tyꝛandz en leurs maulx obſtinez. [3840]Rendirent tant de peuples mutinez. Que non ſans plus en france sen feyt plaingte. De gꝛand rumeur / mais en pꝛouince mainte. Meſme auſtraſie au bꝛuyt appꝛint cela. Et de la vint que ces deux pꝛinces la. [3845]Nommez martin / et pepin / sembatirent. Sur theodoꝛich / et foꝛt ſe combatirent. Mais a leur gꝛe / le ſoꝛt ne tourna pas. Parquoy pepin / pluſtoſt que lentrepas.
§Locciſion de martin 98r Vers auſtraſie enſamba de vne traicte. [3850]Et dedans laon / martin ſonnant retraicte. Se retira / au moyen que la pꝛes. Auoit eſte le combat en apꝛes Celuy meſchant ebꝛoyn faulx et laſche. Qui de trahir maintes gentz ne pꝛint laſche. [3855]Fondant ſon dire en debonnairete. Manda ce duc martin a ſeurete. Parolle pꝛompte / et la main eut agile. De iurer / non / ſur texte deuangile. Mais feyt vuider des chaſſes les ſainctz coꝛps. [3860]Et loꝛs iura tenir fermes accoꝛdz. Dieu atteſtant / et tous les ſainctz de romme. Garder ſa foy / et a tant le poure homme. Allant vers luy ſe deceut ſoubz coulleur. De tel ſerment / fut ce pas gꝛand doulleur. [3865]Comme la chair en plaine boucherie. Eſt detrenchee / auſſi par tricherie. Luy tous les ſiens / ſeruiteurs et amys. Que mena la / furent en pieces mys. Ceſt comme on voyt que perſonne meſchante. [3870]Par faulx blazon / monde abuze et enchante.
§La mort de ebroyn.98v Mais peult on bien ſi longuement ſonger. Que vng ſi peruers faulſaire menſonger. Ne ſoit deffaict / ? Aura point alegeance. Le ſang humain / criant ſur luy vengeance. [3875]Sang iuſte / crye / au ciel / dont pꝛeſt ſera. Glaiue moꝛtel / qui toſt loppꝛeſſera. De telz exces et cruaultez moꝛtelles. Sur ebꝛoyn ſoꝛtirent rumeurs telles. Que de tous fut moꝛtellement hay. [3880]Loꝛsdvng nomme / ermenfrede enuahy. Homme de gꝛande et antique nobleſſe. Fut ſouſtenant que ſon honneur ne bleſſe. Celuy qui peult ſe dire executeur. Dvng tel tyꝛant ſi gꝛand perſecuteur. [3885]Vie menant faulſe et dyabolique. Contraire au bien de la choſe publique. Par gentz de faict et daguet attiſtrez. Embaſtonnez / armez / et acouſtrez. Fut eſpye / de nuyct en vng paſſaige. [3890]Acompaigne foꝛt mal comme peu ſaige. Et la repeu du fier moꝛs qui tout moꝛd. Receut le coup perilleux de ſa moꝛt.
§Laſche tour fait du filz au pere. 99r Homme hay que ainſi le monde abaye. Deſſert auoir loyer de telle paye. [3895]§Sur ce treſpas / le lyſeur verra que on Eſleut pꝛeuoſt du palays uarracon. Qui neantmoins ne fut pꝛeuoſt ne maire. Gueres long temps / car ſon filz Giſlemaire. Len chaſſa hoꝛs / ſoy monſtrant crimmel. [3900]Et infracteur de lhonneur paternel. Il fut heyneux / damour / et foy leale. Quant reuerence / et pitie filiale. Tant deſdaigna / ce fut ſon dampnement. Car toſt apꝛes mourut ſoudainement. [3905]Voire de moꝛt dure foꝛte et aſpere. A ce moyen on rendit a ce pere. La dignite / que luy oſta ſon filz. Ou moīs dhonneur / acquiſt que de pꝛouffitz. Ce uarracon eut en la iouyſſance. [3910]De tel eſtat / petite eſiouyſſance. Car en bꝛiefz iours / il ſe trouua ſomme. Au long doꝛmir de moꝛt et aſſomme. Luy moꝛt y eut / ainſi que pourrez lire. Entre francoys / gꝛand debat / pour eſlire.
§Pepin myct en fuytte theodorich.99v [3915]Vng gouuerneur / dont la vaccacion. Mettoit entre eulx gꝛoſſe altercacion. Et nonobſtant / telle controuerſye. Par les aucuns doppinion durcye. Ou plus de voix tindꝛent le party leur. [3920]Eſleurent vng de petite valleur. Ce fut berquaire homme tout inutile. Sans gꝛace / honneur / maintien / parolle / ou ſtille. Dhonneſtete et de maturite. Que doibt auoir homme dauctoꝛite. [3925]Ayant ſur tous la ſuperintendence. Pourueu neſtoit de / bonne pꝛouidence. Comme apparut / par apꝛes / car de faict. Toſt ſe trouua des ſiens meſmes deffaict /. §Le duc pepin / loꝛs tenant auſtraſye. [3930]La vollunte auoit encoꝛ ſaiſye. Du deſplaiſir en maltalent confict. Dont seſtoit veu peu auant deſconfict. Homme de cueur / a peine auſſi ſe renge. Se quicte ou double il na quelque reuenge. [3935]Et luy faict mal que toſt la main ne mect. Sur le hazard que eſpoir au ieu pꝛomect.
§Berquaire occiz de ſes gentz.100r Cela tenoit pepin en ſa penſee. Voulant venger la honte ia paſſee. Et pꝛopoſa faire execution. [3940]De gꝛiefue playe en perſecution. Dhoſtilite pour eſpandꝛe aux alarmes. Cent millyons gouttes de ſang et larmes. §Sur ce pꝛopos en pays va entrer. A gꝛoſſe armee eſperant encontrer. [3945]Sil peult aux champs / theodoꝛich et berquayꝛe. Loꝛs pꝛes dvng lieu dit texiere en vulgaire. Ses tentes myct / ou foꝛt bien les receut. Quant de leur oſt appꝛocher lerre ſceut. Au choc donner y eut bataille dure. [3950]Mais aſſez toſt / comme foible ne dure. Contre le foꝛt / et que ſoꝛt hazardeux. Tant a doubter / ou ſont meſmes tous deux. Les oſtz egaulx / et de foꝛce pareille. Cauſe que lvng vaillamment ſe appareille. [3955]Si quen chargeant / tout trenche rompt & fend. Et que aultre auſſi laſchement ſe deffend. Vers theodoꝛich tumba ſi mal que a lheure. Conuint choiſir des voyes la meilleure.
§Pepin eſleu gouuerneur.100v Ses gentz rompuz de ſoꝛte que on sen va. [3960]Hoꝛs du conflict par fuytte ſe ſaulua. Quant au regard du gouuerneur berquaire. Vng qui pꝛo quo receut dapothiquaire. Meſmes des ſiens / ainſi que auez vous leu. Fut il occiz / homme ſi mal voulu. [3965]Ne peult de vie auoir longue tenue. Pepin apꝛes la victoire obtenue. Eut de ce roy theodoꝛich / tel honneur. Quil leſtablit du palays gouuerneur. Et pour autant que zele et ialouzie. [3970]Auoit au bien publique d auſtraſie. Le reſider / luy fut dꝛoict la permys. Et noꝛdebert inſtitue commys. A excercer / la charge a luy donnee. Soubz ſon adueu en france pour lannee. [3975]§Ce theodoꝛich apꝛes dix et neuf ans. Auoir regne / laiſſant deux filz viuans. Nommez clouys et childebert rendit. Tribut de moꝛt / ce que lhiſtoire en dit. Eſt que ces roys matiere ne donnerent. [3980]Eſcripꝛe deulx / foꝛs le temps quilz regnerent.
§Treſpaz de clouys et childebert. 101r Clouys troys ans / childebert dix et ſept. Furent regnantz Gaguyn dit quil ne ſcet. Louanges deulx / ou chanſons faire de hympnes. Pour eſtre ditz de memoire aſſez dignes. [3985]Si ay ie leue hiſtoire en quelque endꝛoit. Tenant celuy childebert homme dꝛoict. Et fut celuy pꝛemier pour faict notable. Qui eſtablit en france conneſtable. Il oꝛdonna pluſieurs officiers. [3990]Oultre leſtat des roys ſes deuanciers. Vng maiſtre myct en ſon artillerye. Gꝛand eſcuyer auſſi en leſcuyꝛie. De moꝛt ſurpꝛis / deux filz viuans laiſſa. Telz que vng autheur certain nommez les a. [3995]Lvng dagobert / laultre ne vueil obmettre. Ceſt Danyel / que a legliſe on feyt mettre. Depuis nomme / chilperich / car iay leu. Que apꝛes ſon frere / il fut pour roy eſleu. Comme verrons puis que la main ſe gette. [4000]Sur le pꝛopoz de matiere ſubgecte.
101v
§De dagobert ſecond du nom.
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Se les propoz suiuantz sont entenduz. En Austrasye on verra que deux ducz Sur Theodorich feyrent soudaine course. [3835]De grand effort et si ne vindrent pource. Au seur moyen des desirs pretenduz.
§Chapitre .xxve.Le grandz excez crüaultez insolences. Oppressïons forces et vïolences. De ces tyrandz en leurs maulx obstinez. [3840]Rendirent tant de peuples mutinez. Que non sans plus en France s'en feyt plaingte. De grand rumeur mais en province mainte. Mesme Austrasie au bruyt apprint cela. Et de là vint que ces deux princes là. [3845]Nommez Martin et Pepin s'embatirent. Sur Theodorich et fort se combatirent. Mais à leur gré le sort ne tourna pas. Parquoy Pepin plustost que l'entrepas.
§L'occision de Martin Vers Austrasie ensamba de une traicte. [3850]Et dedans Laon Martin sonnant retraicte. Se retira au moyen que là près. Avoit esté le combat en aprés Celuy meschant Ebroÿn faulx et lasche. Qui de trahir maintes gentz ne print lasche. [3855]Fondant son dire en debonnaireté. Manda ce duc Martin à seureté. Parolle prompte et la main eut agile. De jurer non sur texte d'evangile. Mais feyt vuider des chasses les sainctz corps. [3860]Et lors jura tenir fermes accordz. Dieu attestant et tous les sainctz de Romme. Garder sa foy et à tant le povre homme. Allant vers luy se deceut soubz coulleur. De tel serment fut ce pas grand doulleur. [3865]Comme la chair en plaine boucherie. Est detrenchee aussi par tricherie. Luy tous les siens serviteurs et amys. Que mena là furent en pieces mys. C'est comme on voyt que personne meschante. [3870]Par faulx blazon monde abuze et enchante.
§La mort de Ebroÿn Mais peult on bien si longuement songer. Que ung si pervers faulsaire mensonger. Ne soit deffaict ? Aura point alegeance. Le sang humain crïant sur luy vengeance. [3875]Sang juste crye au ciel dont prest sera. Glaive mortel qui tost l'oppressera. De telz excés et crüaultez mortelles. Sur Ebroÿn sortirent rumeurs telles. Que de tous fut mortellement hay. [3880]Lors d'ung nommé Ermenfrede envahy. Homme de grande et antique noblesse. Fut soustenant que son honneur ne blesse. Celuy qui peult se dire executeur. D'ung tel tyrant si grand persecuteur. [3885]Vie menant faulse et dyabolique. Contraire au bien de la chose publique. Par gentz de faict et d'aguet attistrez. Embastonnez armez et acoustrez. Fut espye de nuyct en ung passaige. [3890]Acompaigné fort mal comme peu saige. Et là repeu du fier mors qui tout mord. Receut le coup perilleux de sa mort.
§Lasche tour fait du filz au pere Homme haÿ que ainsi le monde abaye. Dessert avoir loyer de telle paye. [3895]§Sur ce trespas le lyseur verra que on Esleut prevost du palays Varracon. Qui neantmoins ne fut prevost ne maire. Gueres longtemps car son filz Gislemaire. L'en chassa hors soy monstrant crimmel. [3900]Et infracteur de l'honneur paternel. Il fut heyneux d'amour et foy leale. Quant reverence et pitié filiale. Tant desdaigna ce fut son dampnement. Car tost aprés mourut soudainement. [3905]Voire de mort dure forte et aspere. À ce moyen on rendit à ce pere. La dignité que luy osta son filz. Où moins d'honneur acquist que de prouffitz. Ce Varracon eut en la jouyssance. [3910]De tel estat petite esjouyssance. Car en briefz jours il se trouva sommé. Au long dormir de mort et assommé. Luy mort y eut ainsi que pourrez lire. Entre Françoys grand debat pour eslire.
§Pepin myct en fuytte Theodorich [3915]Ung gouverneur dont la vaccacïon. Mettoit entre eulx grosse altercacïon. Et nonobstant telle controversye. Par les aucuns d'oppinïon durcye. Où plus de voix tindrent le party leur. [3920]Esleurent ung de petite valleur. Ce fut Berquaire homme tout inutile. Sans grace honneur maintien parolle ou stille. D'honnesteté et de maturité. Que doibt avoir homme d'auctorité. [3925]Ayant sur tous la superintendence. Pourveu n'estoit de bonne providence. Comme apparut par aprés car de faict. Tost se trouva des siens mesmes deffaict. §Le duc Pepin lors tenant Austrasye. [3930]La vollunté avoit encor saisye. Du desplaisir en maltalent confict. Dont s'estoit veu peu avant desconfict. Homme de cueur à peine aussi se renge. Se quicte ou double il n'a quelque revenge. [3935]Et luy faict mal que tost la main ne mect. Sur le hazard que espoir au jeu promect.
§Berquaire occiz de ses gentz Cela tenoit Pepin en sa pensee. Voulant venger la honte ja passee. Et proposa faire executïon. [3940]De griefve playe en persecutïon. D'hostilité pour espandre aux alarmes. Cent millyons gouttes de sang et larmes. §Sur ce propos en paÿs va entrer. À grosse armee esperant encontrer. [3945]S'il peult aux champs Theodorich et Berquayre. Lors près d'ung lieu dit Texiere en vulgaire. Ses tentes myct où fort bien les receut. Quant de leur ost approcher l'erre sceut. Au choc donner y eut bataille dure. [3950]Mais assez tost comme foible ne dure. Contre le fort et que sort hazardeux. Tant à doubter où sont mesmes tous deux. Les ostz egaulx et de force pareille. Cause que l'ung vaillamment se appareille. [3955]Si qu'en chargeant tout trenche rompt et fend. Et que aultre aussi laschement se deffend. Vers Theodorich tumba si mal que à l'heure. Convint choisir des voyes la meilleure.
§Pepin esleu gouverneur Ses gentz rompuz de sorte que on s'en va. [3960]Hors du conflict par fuytte se saulva. Quant au regard du gouverneur Berquaire. Ung qui pro quo receut d'apothiquaire. Mesmes des siens ainsi que avez vous leu. Fut il occiz homme si mal voulu. [3965]Ne peult de vie avoir longue tenue. Pepin aprés la victoire obtenue. Eut de ce roy Theodorich tel honneur. Qu'il l'establit du palays gouverneur. Et pour autant que zele et jalouzie. [3970]Avoit au bien publique d' Austrasie. Le resider luy fut droict là permys. Et Nordebert institué commys. À excercer la charge à luy donnee. Soubz son adveu en France pour l'annee. [3975]§Ce Theodorich aprés dix et neuf ans. Avoir regné laissant deux filz vivans. Nommez Clovys et Childebert rendit. Tribut de mort ce que l'histoire en dit. Est que ces roys matiere ne donnerent. [3980]Escripre d'eulx fors le temps qu'ilz regnerent.
§Trespaz de Clovys et Childebert Clovys troys ans Childebert dix et sept. Furent regnantz Gaguyn dit qu'il ne scet. Louanges d'eulx ou chansons faire de hympnes. Pour estre ditz de memoire assez dignes. [3985]Si ay je leue histoire en quelque endroit. Tenant celuy Childebert homme droict. Et fut celuy premier pour faict notable. Qui establit en France connestable. Il ordonna plusieurs officiers. [3990]Oultre l'estat des roys ses devanciers. Ung maistre myct en son artillerye. Grand escuyer aussi en l'escuyrie. De mort surpris deux filz vivans laissa. Telz que ung autheur certain nommez les à. [3995]L'ung Dagobert l'aultre ne vueil obmettre. C'est Danyel que à l'eglise on feyt mettre. Depuis nommé Chilperich car j'ay leu. Que aprés son frere il fut pour roy esleu. Comme verrons puis que la main se gette. [4000]Sur le propoz de matiere subgecte.
§De Dagobert second du nom