Livre III - Chapitre 22
Prologue en vers | Chapitre 1 | Chapitre 2 | Chapitre 3 | Chapitre 4 | Chapitre 5 | Chapitre 6 | Chapitre 7 | Chapitre 8 | Chapitre 9 | Chapitre 10 | Chapitre 11 | Chapitre 12 | Chapitre 13 | Chapitre 14 | Chapitre 15 | Chapitre 16 | Chapitre 17 | Chapitre 18 | Chapitre 19 | Chapitre 20 | Chapitre 21 | Chapitre 22 | Chapitre 23 | Chapitre 24 | Chapitre 25 | Chapitre 26 | Chapitre 27 | Chapitre 28 | Chapitre 29 | Chapitre 30 | Chapitre 31 | Chapitre 32 | Chapitre 33






87v
§Du roy ſuiuant dit clotaire le tiers. Sexcuſeroit ma plume volluntiers. Le contenu en ſa geſte deſcripre. [3450]Mais il conuient bon et mauuais eſcripre. Pour retenir les propoz plus entiers.
§Chapitre.xxiie.APres clouys / regna ſon filzclotaire. Tiers de ce nō / que on deuroit voulloir taire. Veu quil ne peult que a murmur exciter. [3455]Ceulx qui oꝛront ſes beaulx faictz reciter. Beaulx dieu le ſcet / ſe repoſer en laſtre. Fait haultlouer / vng homme ſi folaſtre.
§Tiers de ce nom. 88r Que autant luy ſoit aux cendꝛes ſe tenir. Que peſantz fex des armes ſouſtenir. [3460]Ce roy neut ſoing cure et ſolicitude. Du bien commun / mais toute ſon eſtude. Fut a plaiſir de vaine volupte. Le long de lan tant lyuer que leſte. De ſon palays ne faiſoit departie. [3465]Et la tenoit la ſeconde partie. Vous mentendez / a tous plaiſirs charnelz. Auoit ſes ſens ſi tresfoꝛt acharnez. Que ainſi encloz / faiſoit ſa deſtinee. Sans ſe monſtrer ſinon la matinee. [3470]Du pꝛemier iour de may / loꝛs beaulx p̄ſentz. Et gꝛandz ſalutz / populaires pꝛeſentz. On luy faiſoit / Auſſi amples richeſſes. Leur pꝛeſentoit pour monſtrer ſes largeſſes. Ce faict / penſant / de tous foꝛt bien voulu. [3475]Se retiroit iuſqua lan reuolu. Eſtoit ce tour dvng pꝛince debonnaire. Non / mais de vray cazannier oꝛdinaire. Cazannier quoy ? voire et ſot pareſſeux. A luy peult on extimer pareilz / ceulx.
§Le mal que peult faire vng gouuerneur.88v [3480]Qui ainſi font / quant en ce que ont a faire. Tant de leur faict que du publique affaire. Pour quelque caz que on ſaiche pꝛopoſer. Sur eſperitz ſe veullent repoſer. Deſquelz ilz nont pꝛeuue de leur ſcience. [3485]Dꝛoicte equite et bonne conſcience. Car ſoy attendꝛe a homme pou ſcauant. Que la foꝛtune en credit pouſſe auant. Se par vertu de bonte acomplye. Sens naturel / a lacquiz / ne ſupplie. [3490]Ia ne ſera du ſalut enſeigneur. Loz et pꝛoffit de ſon maiſtre et ſeigneur. Mais emplyꝛa par ſes pꝛatiques males. Gꝛanges / gꝛeniers / celiers coffres et males. Sil eſt ſcauant et homme vicieux. [3495]Ambicieux et auaricieux. Il trouuera de inuencions ſubtiles. Vng dꝛoict millier non pas gueres vtiles. Sinon a luy / mais bien aſſez ſouffit. Sil peult de tout en faire ſon pꝛouffit. [3500]La ſcience enfle et vain cueur moꝛtiffye. Sil na vertu / charite ediffye.
§Auquel le prince ſe attend. 89r Et a conduyꝛe vng regne tempoꝛel. Eſt plus requis / le bon ſens naturel . x En cueur loyal / que vng clere sil neſt pꝛeudhōme. [3505]Et que pour tel cry publiq le renomme. Car vng bezot plus enfle que eſcargot. Fera ſemblant / auoir / comme bigot/. Au bien commun / gꝛand zelle Et lypocrite. Soubz vmbꝛe et poꝛt de quelque loy eſcripte. [3510]Mal appliquee en gloze et texte rond. Ainſi que gentz ſcauantz atteſteront. Inuentera nouueaultez nompareilles. Dont conuiendꝛa faire gꝛandes oꝛeilles. Et qui piz eſt bouches du tout fermer. [3515]Sans en ozer verite affermer. Tel homme auoit ce roy peu ſaige nyce. Et nonchalant / comme eſt de ſa genyce. Le ſot vacher gardant vaches au boys. Qui de ſes chiens nentend crys et abays. [3520]Laiſſant manger aux loupz la poure beſte. §Loꝛs commenca durant celle tempeſte. France venir a declin Et depuis. Eut gꝛand deffault de pilliers et appuys.
§Du gouuerneur ebroyn.89v Pource que adonq les roys ſi peu vacquoient. [3525]A leur affaire / et ne communiquoient. Auec le peuple / excepte en ce iour. Pꝛemier de may / Ceſtoit tenu ſeiour. Aſſez et fuſt pour enfiler des perles. Par trop ennuye aux eſtourneaulx et merles. [3530]Qui ſont en caige / et pappegays que on tient. Si longuement : La cronique contient. Que ainſi leurs temps / pluſieurs roys expoſerēt. Et de tous faictz ſur ceulx ſe repoſerent. Dictz gouuerneurs / et maiſtres du palays. [3535]Dont les aulcuns ne laiſſerent pas lays. De bon renom faiſantz par felonnyes. Peuple traicter / a loix de tyꝛannyes. Teſmoing celuy Ebꝛoyn / qui du temps. De ce roy / feyt tant de gentz mal contentz. [3540]Piller / naurer / et pluſieurs faire occire. Il en ouuroit ainſi comme de cyꝛe. Foy eut petite eſtroicte leaulte. Courte pitie et gꝛande cruaulte. Tant feyt de maulx et dexces quil nous liure. [3545]Matiere aſſez den emplir tout vng liure.
§Et treſpaz de clotaire. 90r Si men tairay iuſques a laduenir. Quil men pourra peult eſtre ſouuenir. Quant a ce roy nomme le tiers clotaire. Qui paſſetemps chercha ſi ſolitaire. [3550]Oncques / ce croy / ne marcha iuſqua trans. Apꝛes regner tant ſeullement quatre ans. Vers attropos paya tribut de hommaige. Laiſſons le la / ce neſt pas gꝛand dommaige.
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§Du roy suivant dit Clotaire le tiers. S'excuseroit ma plume volluntiers. Le contenu en sa geste d'escripre. [3450]Mais il convient bon et mauvais escripre. Pour retenir les propoz plus entiers.
§Chapitre.xxiie.Aprés Clovys regna son filzClotaire. Tiers de ce nom que on devroit voulloir taire. Veu qu'il ne peult que à murmur exciter. [3455]Ceulx qui orront ses beaulx faictz reciter. Beaulx Dieu le scet se reposer en l'astre. Fait hault louer ung homme si folastre.
§Tiers de ce nom Que autant luy soit aux cendres se tenir. Que pesantz fex des armes soustenir. [3460]Ce roy n'eut soing cure et solicitude. Du bien commun mais toute son estude. Fut à plaisir de vaine volupté. Le long de l'an tant l'yver que l'esté. De son palays ne faisoit departie. [3465]Et là tenoit la seconde partie. Vous m'entendez à tous plaisirs charnelz. Avoit ses sens si trés fort acharnez. Que ainsi encloz faisoit sa destinee. Sans se monstrer sinon la matinee. [3470]Du premier jour de may lors beaulx presentz. Et grandz salutz populaires presentz. On luy faisoit aussi amples richesses. Leur presentoit pour monstrer ses largesses. Ce faict pensant de tous fort bien voulu. [3475]Se retiroit jusqu'à l'an revolu. Estoit ce tour d'ung prince debonnaire. Non mais de vray cazannier ordinaire. Cazannier quoy ? voire et sot paresseux. À luy peult on extimer pareilz ceulx.
§Le mal que peult faire ung gouverneur [3480]Qui ainsi font quant en ce que ont à faire. Tant de leur faict que du publique affaire. Pour quelque caz que on saiche proposer. Sur esperitz se veullent reposer. Desquelz ilz n'ont preuve de leur scïence. [3485]Droicte equité et bonne conscïence. Car soy attendre à homme pou sçavant. Que la Fortune en credit pousse avant. Se par vertu de bonté acomplye. Sens naturel à l'acquiz ne supplie. [3490]Ja ne sera du salut enseigneur. Loz et proffit de son maistre et seigneur. Mais emplyra par ses pratiques males. Granges greniers celiers coffres et males. S'il est sçavant et homme vicïeux. [3495]Ambicïeux et avaricïeux. Il trouvera de invencïons subtiles. Ung droict millier non pas gueres utiles. Sinon à luy mais bien assez souffit. S'il peult de tout en faire son prouffit. [3500]La science enflé et vain cueur mortiffyé. S'il n'a vertu charité ediffyé.
§Auquel le prince se attend Et à conduyre ung regne temporel. Est plus requis le bon sens naturel . x En cueur loyal que ung clere s'il n'est preud'homme. [3505]Et que pour tel cry publiq le renomme. Car ung bezot plus enflé que escargot. Fera semblant avoir comme bigot/. Au bien commun grand zelle et l'ypocrite. Soubz umbre et port de quelque loy escripte. [3510]Mal appliquee en gloze et texte rond. Ainsi que gentz sçavantz attesteront. Inventera nouveaultez nompareilles. Dont conviendra faire grandes oreilles. Et qui piz est bouches du tout fermer. [3515]Sans en ozer verité affermer. Tel homme avoit ce roy peu saige nyce. Et nonchalant comme est de sa genyce. Le sot vacher gardant vaches au boys. Qui de ses chiens n'entend crys et abays. [3520]Laissant manger aux loupz la povre beste. §Lors commença durant celle tempeste. France venir à declin et depuis. Eut grand deffault de pilliers et appuys.
§Du gouverneur Ebroÿn Pource que adonq les roys si peu vacquoient. [3525]À leur affaire et ne communiquoient. Avec le peuple excepté en ce jour. Premier de may c'estoit tenu sejour. Assez et fust pour enfiler des perles. Par trop ennuye aux estourneaulx et merles. [3530]Qui sont en caige et pappegays que on tient. Si longuement : la cronique contient. Que ainsi leurs temps plusieurs roys exposerēt. Et de tous faictz sur ceulx se reposerent. Dictz gouverneurs et maistres du palays. [3535]Dont les aulcuns ne laisserent pas lays. De bon renom faisantz par felonnyes. Peuple traicter à loix de tyrannyes. Tesmoing celuy Ebroÿn qui du temps. De ce roy feyt tant de gentz mal contentz. [3540]Piller navrer et plusieurs faire occire. Il en ouvroit ainsi comme de cyre. Foy eut petite estroicte lëaulté. Courte pitié et grande cruaulté. Tant feyt de maulx et d'excés qu'il nous livre. [3545]Matiere assez d'en emplir tout ung livre.
§Et trespaz de Clotaire Si m'en tairay jusques à l'advenir. Qu'il m'en pourra peult estre souvenir. Quant à ce roy nommé le tiers Clotaire. Qui passetemps chercha si solitaire. [3550]Oncques ce croy ne marcha jusqu'à Trans. Aprés regner tant seullement quatre ans. Vers Attropos paya tribut de hommaige. Laissons le là ce n'est pas grand dommaige.






87v
§Du roy ſuiuant dit clotaire le tiers. Sexcuſeroit ma plume volluntiers. Le contenu en ſa geſte deſcripre. [3450]Mais il conuient bon et mauuais eſcripre. Pour retenir les propoz plus entiers.
§Chapitre.xxiie.APres clouys / regna ſon filzclotaire. Tiers de ce nō / que on deuroit voulloir taire. Veu quil ne peult que a murmur exciter. [3455]Ceulx qui oꝛront ſes beaulx faictz reciter. Beaulx dieu le ſcet / ſe repoſer en laſtre. Fait haultlouer / vng homme ſi folaſtre.
§Tiers de ce nom. 88r Que autant luy ſoit aux cendꝛes ſe tenir. Que peſantz fex des armes ſouſtenir. [3460]Ce roy neut ſoing cure et ſolicitude. Du bien commun / mais toute ſon eſtude. Fut a plaiſir de vaine volupte. Le long de lan tant lyuer que leſte. De ſon palays ne faiſoit departie. [3465]Et la tenoit la ſeconde partie. Vous mentendez / a tous plaiſirs charnelz. Auoit ſes ſens ſi tresfoꝛt acharnez. Que ainſi encloz / faiſoit ſa deſtinee. Sans ſe monſtrer ſinon la matinee. [3470]Du pꝛemier iour de may / loꝛs beaulx p̄ſentz. Et gꝛandz ſalutz / populaires pꝛeſentz. On luy faiſoit / Auſſi amples richeſſes. Leur pꝛeſentoit pour monſtrer ſes largeſſes. Ce faict / penſant / de tous foꝛt bien voulu. [3475]Se retiroit iuſqua lan reuolu. Eſtoit ce tour dvng pꝛince debonnaire. Non / mais de vray cazannier oꝛdinaire. Cazannier quoy ? voire et ſot pareſſeux. A luy peult on extimer pareilz / ceulx.
§Le mal que peult faire vng gouuerneur.88v [3480]Qui ainſi font / quant en ce que ont a faire. Tant de leur faict que du publique affaire. Pour quelque caz que on ſaiche pꝛopoſer. Sur eſperitz ſe veullent repoſer. Deſquelz ilz nont pꝛeuue de leur ſcience. [3485]Dꝛoicte equite et bonne conſcience. Car ſoy attendꝛe a homme pou ſcauant. Que la foꝛtune en credit pouſſe auant. Se par vertu de bonte acomplye. Sens naturel / a lacquiz / ne ſupplie. [3490]Ia ne ſera du ſalut enſeigneur. Loz et pꝛoffit de ſon maiſtre et ſeigneur. Mais emplyꝛa par ſes pꝛatiques males. Gꝛanges / gꝛeniers / celiers coffres et males. Sil eſt ſcauant et homme vicieux. [3495]Ambicieux et auaricieux. Il trouuera de inuencions ſubtiles. Vng dꝛoict millier non pas gueres vtiles. Sinon a luy / mais bien aſſez ſouffit. Sil peult de tout en faire ſon pꝛouffit. [3500]La ſcience enfle et vain cueur moꝛtiffye. Sil na vertu / charite ediffye.
§Auquel le prince ſe attend. 89r Et a conduyꝛe vng regne tempoꝛel. Eſt plus requis / le bon ſens naturel . x En cueur loyal / que vng clere sil neſt pꝛeudhōme. [3505]Et que pour tel cry publiq le renomme. Car vng bezot plus enfle que eſcargot. Fera ſemblant / auoir / comme bigot/. Au bien commun / gꝛand zelle Et lypocrite. Soubz vmbꝛe et poꝛt de quelque loy eſcripte. [3510]Mal appliquee en gloze et texte rond. Ainſi que gentz ſcauantz atteſteront. Inuentera nouueaultez nompareilles. Dont conuiendꝛa faire gꝛandes oꝛeilles. Et qui piz eſt bouches du tout fermer. [3515]Sans en ozer verite affermer. Tel homme auoit ce roy peu ſaige nyce. Et nonchalant / comme eſt de ſa genyce. Le ſot vacher gardant vaches au boys. Qui de ſes chiens nentend crys et abays. [3520]Laiſſant manger aux loupz la poure beſte. §Loꝛs commenca durant celle tempeſte. France venir a declin Et depuis. Eut gꝛand deffault de pilliers et appuys.
§Du gouuerneur ebroyn.89v Pource que adonq les roys ſi peu vacquoient. [3525]A leur affaire / et ne communiquoient. Auec le peuple / excepte en ce iour. Pꝛemier de may / Ceſtoit tenu ſeiour. Aſſez et fuſt pour enfiler des perles. Par trop ennuye aux eſtourneaulx et merles. [3530]Qui ſont en caige / et pappegays que on tient. Si longuement : La cronique contient. Que ainſi leurs temps / pluſieurs roys expoſerēt. Et de tous faictz ſur ceulx ſe repoſerent. Dictz gouuerneurs / et maiſtres du palays. [3535]Dont les aulcuns ne laiſſerent pas lays. De bon renom faiſantz par felonnyes. Peuple traicter / a loix de tyꝛannyes. Teſmoing celuy Ebꝛoyn / qui du temps. De ce roy / feyt tant de gentz mal contentz. [3540]Piller / naurer / et pluſieurs faire occire. Il en ouuroit ainſi comme de cyꝛe. Foy eut petite eſtroicte leaulte. Courte pitie et gꝛande cruaulte. Tant feyt de maulx et dexces quil nous liure. [3545]Matiere aſſez den emplir tout vng liure.
§Et treſpaz de clotaire. 90r Si men tairay iuſques a laduenir. Quil men pourra peult eſtre ſouuenir. Quant a ce roy nomme le tiers clotaire. Qui paſſetemps chercha ſi ſolitaire. [3550]Oncques / ce croy / ne marcha iuſqua trans. Apꝛes regner tant ſeullement quatre ans. Vers attropos paya tribut de hommaige. Laiſſons le la / ce neſt pas gꝛand dommaige.
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§Du roy suivant dit Clotaire le tiers. S'excuseroit ma plume volluntiers. Le contenu en sa geste d'escripre. [3450]Mais il convient bon et mauvais escripre. Pour retenir les propoz plus entiers.
§Chapitre.xxiie.Aprés Clovys regna son filzClotaire. Tiers de ce nom que on devroit voulloir taire. Veu qu'il ne peult que à murmur exciter. [3455]Ceulx qui orront ses beaulx faictz reciter. Beaulx Dieu le scet se reposer en l'astre. Fait hault louer ung homme si folastre.
§Tiers de ce nom Que autant luy soit aux cendres se tenir. Que pesantz fex des armes soustenir. [3460]Ce roy n'eut soing cure et solicitude. Du bien commun mais toute son estude. Fut à plaisir de vaine volupté. Le long de l'an tant l'yver que l'esté. De son palays ne faisoit departie. [3465]Et là tenoit la seconde partie. Vous m'entendez à tous plaisirs charnelz. Avoit ses sens si trés fort acharnez. Que ainsi encloz faisoit sa destinee. Sans se monstrer sinon la matinee. [3470]Du premier jour de may lors beaulx presentz. Et grandz salutz populaires presentz. On luy faisoit aussi amples richesses. Leur presentoit pour monstrer ses largesses. Ce faict pensant de tous fort bien voulu. [3475]Se retiroit jusqu'à l'an revolu. Estoit ce tour d'ung prince debonnaire. Non mais de vray cazannier ordinaire. Cazannier quoy ? voire et sot paresseux. À luy peult on extimer pareilz ceulx.
§Le mal que peult faire ung gouverneur [3480]Qui ainsi font quant en ce que ont à faire. Tant de leur faict que du publique affaire. Pour quelque caz que on saiche proposer. Sur esperitz se veullent reposer. Desquelz ilz n'ont preuve de leur scïence. [3485]Droicte equité et bonne conscïence. Car soy attendre à homme pou sçavant. Que la Fortune en credit pousse avant. Se par vertu de bonté acomplye. Sens naturel à l'acquiz ne supplie. [3490]Ja ne sera du salut enseigneur. Loz et proffit de son maistre et seigneur. Mais emplyra par ses pratiques males. Granges greniers celiers coffres et males. S'il est sçavant et homme vicïeux. [3495]Ambicïeux et avaricïeux. Il trouvera de invencïons subtiles. Ung droict millier non pas gueres utiles. Sinon à luy mais bien assez souffit. S'il peult de tout en faire son prouffit. [3500]La science enflé et vain cueur mortiffyé. S'il n'a vertu charité ediffyé.
§Auquel le prince se attend Et à conduyre ung regne temporel. Est plus requis le bon sens naturel . x En cueur loyal que ung clere s'il n'est preud'homme. [3505]Et que pour tel cry publiq le renomme. Car ung bezot plus enflé que escargot. Fera semblant avoir comme bigot/. Au bien commun grand zelle et l'ypocrite. Soubz umbre et port de quelque loy escripte. [3510]Mal appliquee en gloze et texte rond. Ainsi que gentz sçavantz attesteront. Inventera nouveaultez nompareilles. Dont conviendra faire grandes oreilles. Et qui piz est bouches du tout fermer. [3515]Sans en ozer verité affermer. Tel homme avoit ce roy peu saige nyce. Et nonchalant comme est de sa genyce. Le sot vacher gardant vaches au boys. Qui de ses chiens n'entend crys et abays. [3520]Laissant manger aux loupz la povre beste. §Lors commença durant celle tempeste. France venir à declin et depuis. Eut grand deffault de pilliers et appuys.
§Du gouverneur Ebroÿn Pource que adonq les roys si peu vacquoient. [3525]À leur affaire et ne communiquoient. Avec le peuple excepté en ce jour. Premier de may c'estoit tenu sejour. Assez et fust pour enfiler des perles. Par trop ennuye aux estourneaulx et merles. [3530]Qui sont en caige et pappegays que on tient. Si longuement : la cronique contient. Que ainsi leurs temps plusieurs roys exposerēt. Et de tous faictz sur ceulx se reposerent. Dictz gouverneurs et maistres du palays. [3535]Dont les aulcuns ne laisserent pas lays. De bon renom faisantz par felonnyes. Peuple traicter à loix de tyrannyes. Tesmoing celuy Ebroÿn qui du temps. De ce roy feyt tant de gentz mal contentz. [3540]Piller navrer et plusieurs faire occire. Il en ouvroit ainsi comme de cyre. Foy eut petite estroicte lëaulté. Courte pitié et grande cruaulté. Tant feyt de maulx et d'excés qu'il nous livre. [3545]Matiere assez d'en emplir tout ung livre.
§Et trespaz de Clotaire Si m'en tairay jusques à l'advenir. Qu'il m'en pourra peult estre souvenir. Quant à ce roy nommé le tiers Clotaire. Qui passetemps chercha si solitaire. [3550]Oncques ce croy ne marcha jusqu'à Trans. Aprés regner tant seullement quatre ans. Vers Attropos paya tribut de hommaige. Laissons le là ce n'est pas grand dommaige.