Livre I - Chapitre 24
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92v
§ Ceſt . quil ny eut foy / promeſſes / ne veuz 4300Qui Childerich et Clotaire empeſchaſſent Que par fureur cruelle ne peſchaſſent Emmy le ſang de leurs propres nepueuz.
§ Chapitre. xxiiiie .
93r
Childebert et Clotaire machinent la mort des troys filz Clodomire. Ce temps pendāt que les freres menerent Si foꝛte guerre / et tant ſe aguillonnerent 4305Que lun euſt bien voulu auoir menge Le cueur de lautre / affin deſtre venge Du couroux plein de felonnye amere. Dedans Paris Clotilde la leur mere Les trois enfans Clodomire tenoit 4310En ſa maiſon / les amoit / maintenoit Et nourriſſoit, tout ung et de meſme elle Dauſſi bon cueur que donne la mamelle Une nourriſſe a ſon petit enfant. De leur eſtat pꝛoſpere et triumphant 4315Eut Childebert, leur oncle, telle enuie Quil machina ne les permectre en vie, Penſant que ainſi les vouloit gouuerner Leur mere gꝛand / pour les faire regner. Par quoy ne ſceut ce mauluais vouloir taire 4320Quil ne le diſt a ſon frere Clotaire, Le quel ſaiſy du deſir couuoyteux Se y accoꝛda /. et conclurent eulx deux Les mectre a moꝛt / pour faire le partaige De leur pays et royal heritaige 4325Dont deſirans la pꝛoſecution Du crime mectre a execution Deuers leur mere enuoyerent meſſaiges93v
Clotilde enuoye les troys enfans a ſes deux oncles. La depꝛier que au iugement des eaiges De leurs nepueuz / ſon plaiſir feuſt pour veoir 4330Sil ſeroit temps les faire tous pouruoir De leur totalle attente paternelle, Les enuoyer arriere de ſon aelle Iuſques vers eulx / affin de leur monſtrer Lart militaire / et les faire adextrer. 4335§Clotilde, loꝛs ioyeuſe du meſſaige, Ne deſirant, en ce mondain paſſaige, Nul plus gꝛand bien actendꝛe ou eſperer Foꝛs veoir ces troys beaulx enfans pꝛoſperer Car bien penſoit les oncles debuoir pꝛendꝛe 4340Ioye et ſoulaz a leurs nepueux appꝛendꝛe Et leur donner faueur / ayde et ſuppoꝛt, Se conſentit den faire le tranſpoꝛt. Mais ces peruers meurdꝛiers / quant ilz les veyꝛent, Autre homme expꝛes deuers elle tranſmirent, 4345Sans differer iuſques au lendemain, Qui luy poꝛta le glayue en une main Et une foꝛce a lautre /. Helas ! adoncques La bonne dame eut de lennuy plus quoncques. Si demanda raiſon luy aſſigner 4350Que ce vouloit conclure et deſigner, Et luy fut dit quil conuenoit eſlire Lun de ces deux / et que bien pouoit lire94r
Leſpee et forces a Clotilde enuoyes par ſes deux enfans. En celluy glayue eſtre locciſion Des ditz enfans /. Autre deciſion 4355Debuoit auſſi entendꝛe de la foꝛce Qui deſignoit le pꝛeſaige : par foꝛce Les faire tondꝛe /. et en religion Les rendꝛe eulx troys /. Loꝛs une legion De diuers maulx / et angoiſſes dolentes, 4360Son triſte cueur dempꝛainctes violentes Saiſirent tant / que a gꝛandz ruiſſeaulx de pleurs Fiſt regꝛetz / pleins dagꝛauantes douleurs, Diſant ces motz /. O mere malheureuſe, Laſſe, dolente / afflicte et douloureuſe, 4365 Comment teſt il ainſi meſaduenu ? Teſt auiourdvy ſi gꝛand malheur venu ? Iuſques a veoir que enfans tant ſe deſuoyent De meurdꝛir ceulx que pꝛeſeruer debuoyent ? Sont oncles plains de telle cruaulte ? 4370 Ont ilz en eulx telle deſloyaulte ? Auſterite de fiere felonnie Mect elle gentz a telle tirannie Quelle les face a la moꝛt conſentir De leurs nepueuz / pour la fureur ſentir 4375 De ſi hoꝛrible et criminelle raige, Leur pꝛopꝛe ſang eſpendꝛe par oultraige ? O mes enfans ſi tendꝛement nourriz94v
Plainctes de Clotilde pour les troys enfans de Clodomire. En pleurs et plaings ſont conuertiz noz riz En douleurs veoy mes ioyes tranſpoꝛtees. 4380 Oꝛ ay ie fait malheureuſes poꝛtees En ceulx que veoy (ainſi que dire puys) Meſtre peruers / que ie penſoye appuys Et ſeurs baſtons de ma foyble vieilleſſe Dont bien affiert que deſir et vueil laiſſe 4385 Diceulx aymer / que ay nourriz / alaictez, Et tant cheriz / quant rendent alittez Tous mes cinq ſens / ſens / et fault quen dueil ie pleure Pour en regꝛetz piteux mauldire lheure Que oncques voulu la moꝛt faire venger 4390 Des miens parentz /. Car ce moꝛtel danger En veoy venir /. dont remoꝛs me impꝛopere Auoir cauſe la moꝛt deulx et leur pere. O mere amere / oꝛ es tu miſe es laz Dennuyeux dueil plein dimmoꝛtelz helas. 4395 Las, chiers enfans /. ie ſuys la cauſe ſeulle De voſtre moꝛt /. O malheureuſe ayeulle ! Pour quoy as tu conſenty de partir Ceulx qui plaiſirs te ſceurent departir Pour quoy as tu ſi toſt menſonge creue 4400 Qui ſoubz dolent couroux te rend recreue Pour quoy nes tu allee auecques ceulx Dont te conuient poꝛter dueil angoiſſeux ?95r
La piteuſe reſponſe de Clotilde au meſſaige de ſon filz Clotaire. Dieu eternel, qui loyers / en reſerue, Gardes aux bons /. Ie te ſupply , pꝛeſerue 4405 Ces oꝛphenins /. Et ſe fiere Atropos Saiſit leurs coꝛps / donne aux ames repos La ſus au ciel / et naillent, par les crimes . Des oncles leurs, es infernaulx abiſmes. §Quant longuement eut ploure / lamente 4410Et de ſouſpirs, le ſien cueur tourmente, Vers le poꝛteur tourna ſa triſte face Et diſt ainſi /. Amy, affin que face Reſponſe a deux pꝛopos que mappoꝛtez, Faictes aux roys voz maiſtres rappoꝛtz telz. 4415 Ceſt. puys quil fault que des deux lun eſliſe, Pour riens ne vueil permectre eſtre degliſe Les leurs nepueuz /. Le ſurplus / deſoꝛmais Sur le peril de leurs ames remectz. Cela diſoit / eſperant a par elle 4420Que amour de ſang et pitie naturelle Diuertiroyent leurs durs et felons cueurs Dexecuter ſi cruelles rigueurs. Et ne penſaſt iamais que tant voulſiſſent Eſtre cruelz / et que innocens occiſſent. 4425Mais autrement a celle heure en alla, Car auſſitoſt que leur homme fut la Et eut poꝛte reſponſe de la royne,95v
Clotaire occit deux enfans de ſon frere Clodomire. Ce faulx Clotaire / en rompant frein et reſne De foy / amour / et naturelz accoꝛdz, 4430Tira leſpee / et treſperſa le coꝛps De Thidouault, filz aiſne /. Luy par terre, Moꝛt, extendu /. Gonthier, fuyant gꝛand erre, Se alla gecter aux bꝛaz de Childebert, Luy ſuppliant ſur le peril appert 4435Lire appaiſer de ſon oncle /. et tant faire Quil lempeſchaſt de loccire et deffaire. Adoncq faignant auoir de luy pitie, Pꝛia Clotaire / a ce que damytie Le delaiſſaſt / diſant aſſez ſouffire 4440Lexploict ia fait /. Loꝛs ainſi que eſchauffe ire Ung cueur felon / luy diſt /. Ha meſchant /. Si Tu as eſte inuentif de cecy, Veulx tu tenir maintenant de la lune En variant /. faiz de deux choſes lune 4445 Ou laiſſe aller celluy que en tes bꝛaz tiens, Ou pꝛens conge du monde et tous les tiens, Car de ma main mourras ceſte meſme heure. Ce mot ouy /. Childebert ſans demeure Lenfant laſcha / qui fut en pieces mys. 4450Cloud, le puiſne / par aulcuns ſes amys Voyans Clotaire au ſang des ſiens aſpꝛe eſtre, Fut pꝛeſerue /. Depuys il ſe fiſt pꝛeſtre96r
De ſainct Cloud./ et la ſepulture de ſes deux petitz freres occis. Et en leſtat durans ſes iours veſquit Si ſainctement en debuoir et acquit 4455Dhonneſtete / fuyant tout vice immunde, Quil eut la gꝛace et de Dieu et du monde, Donnant la vie a maint poure indigent. Luy decede, eut ſepulchꝛe a nogent, Pꝛes de paris /. Et pour ſa renommee, 4460La place fut / et eſt sainct cloud nommee Ou il reluyſt en miracles et faictz, Signes monſtrans de tres dignes effectz. Les coꝛps des deux enfans occis / fiſt pꝛendꝛe, A gꝛand douleur / Clotilde, pour les rendꝛe 4465En ſepulture / enuiron le cercueil Du roy Clouys, ſon eſpoux / leur ayeul. Iacoit pourtant que ceſte moꝛt cruelle, Patiemment poꝛtaſt / en ſon cueur /. elle, Ce neantmoins dennuyeuſe langueur 4470Fut affligee en voyant la rigueur De ſes deux filz, Childebert et Clotaire, Dont demoura penſifue et ſolitaire, Car peu de iours ilz maintindꝛent pꝛopos De donner paix lun a lautre / et repos. 4475Mais ſtimulans moyens daigꝛes diuoꝛſes , A lourdz exces employerent leurs foꝛces. §Sur ces debatz / noyſes / commotions,96v
La mort de Thierry roy de metz et de lorraine. Inimitiez / fieres ſommations, Murmures gꝛandz / menaces poꝛtans erres 4480De durs aſſaultz et oultraigeuſes guerres. La bonne dame, a ſes amys pꝛiuez, Plainctes faiſoit de tels maulx arriuez, En ſouhaictant moꝛt pꝛouchaine luy eſtre Pour loſter hoꝛs de ce malheureux eſtre. 4485§Peu temps apꝛes / Thierry, le roy de Metz , Enfin ſeruy du froid et royde metz Dont la fatale humains ſert et appelle Pour les loger, a coup de pic et pelle, Au reng des coꝛps treſpaſſez, actendans 4490Le iugement / apꝛes regner trente ans, Courans cinq centz quarante et quatre en nombꝛe Des ans de gꝛace / eut lieu au terreſtre vmbꝛe. Theodebert, ſon filz, tint apꝛes luy Le ſien royaume /. Et treuue que celluy 4495Fut adherant a Childebert / pour faire Guerre a Clotaire / en le voulant deffaire /. Ainſi voyt on combien diſcoꝛd / damys Trouble exceſſif enmy le monde a mys, Et fait des maulx foꝛt pꝛeiuditiables 4500Entre gꝛos cueurs dhommes inſatiables. Si neſt la fin du conte a cela pꝛes. Nous en verrons bien dautres cy apꝛes.Afficher les surlignagesMasquer les surlignagesAfficher les appels de collationsMasquer les appels de collationsAfficher les appels de notesMasquer les appels de notes
§C’est+ qu’il n’y eut foy promesses ne veuz 4300Qui Childerich+Childebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
1 et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
empeschassent+ Que par fureur crüelle ne peschassent+ Emmy le sang de leurs propres nepveuz.
§ Chapitre xxiiiie +
ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
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et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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machinent la mort des troys filz ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
Ce temps pendant que les freres menerent Si forte guerre et tant se aguillonnerent 4305Que l’un eust bien voulu avoir mengé Le cueur de l’autre affin d’estre vengé Du couroux plein de felonnye amere. Dedans Paris ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
la leur mere Les trois enfans ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
tenoit 4310En sa maison, les amoit, maintenoit Et nourrissoit, tout ung et de mesme elle D’aussi bon cueur que donne la mamelle Une nourrisse à son petit enfant. De leur estat prospere et triumphant 4315Eut ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
, leur oncle, telle envie Qu’il machina ne les permectre en vie, Pensant que ainsi les vouloit gouverner Leur mere grand pour les faire regner. Par quoy ne sceut ce maulvais vouloir taire 4320Qu’il ne le dist à son frere ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
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Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
, Lequel saisy du desir+ couvoyteux Se y accorda et conclurent eulx deux Les mectre+ à mort pour faire le partaige De leur paÿs et royal heritaige 4325Dont desirans la prosecutïon+ Du crime mectre à executïon Devers leur mere envoyerent messaiges
ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
envoye les troys enfans à ses deux oncles La deprier que au jugement des eaiges De leurs nepveuz, son plaisir feust pour veoir 4330S’il seroit temps les faire tous pourvoir De leur totalle attente paternelle, Les envoyer arriere de son aelle Jusques vers eulx, affin de leur monstrer L’art militaire et les faire adextrer. 4335§ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
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, lors joyeuse du messaige, Ne desirant, en ce mondain+ passaige, Nul plus grand bien actendre ou esperer Fors veoir ces+ troys beaulx enfans prosperer , Car bien pensoit les+ oncles debvoir prendre 4340Joye et soulaz à leurs nepveux apprendre Et+ leur donner faveur, ayde et support, Se consentit d’en faire le transport. Mais ces pervers meurdriers, quant ilz les veyrent, Autre homme exprés devers elle transmirent, 4345Sans differer jusques au lendemain, Qui luy porta le glayve en+ une main Et une force à+ l’autre. Helas ! Adoncques+ La bonne dame eut de l’ennuy plus qu’oncques. Si demanda raison luy assigner 4350Que ce vouloit conclure et+ designer, Et luy fut dit qu’il convenoit eslire L’un de ces deux et que bien+ pouoit + lire
L’espee et forces à ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
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envoyés par ses deux enfans En celluy glayve estre l’occisïon Des ditz enfans. Autre decisïon 4355Debvoit aussi entendre+ de la force Qui designoit le presaige : par force Les faire tondre et en religïon Les rendre eulx troys. Lors une legïon De divers maulx et angoisses dolentes, 4360Son triste cueur d’emprainctes vïolentes Saisirent tant que à grandz ruisseaulx de pleurs Fist regretz pleins d’agravantes douleurs, Disant ces motz : « O mere malheureuse, » « Lasse, dolente, afflicte et douloureuse, » 4365 « Comment t’est il ainsi mesadvenu ? » « T’est aujourd’uy si grand malheur venu ? » « Jusques à veoir que+ enfans tant se+ desvoyent » « De meurdrir ceulx que preserver+ debvoyent ? » « Sont oncles plains de telle cruaulté ? » 4370 « Ont ilz en eulx telle desloyaulté ? » « Austerité de fiere felonnie » « Mect elle gentz à telle tirannie » « Qu’elle les face à la mort consentir » « De leurs nepveuz, pour la fureur sentir » 4375 « De si horrible et criminelle raige, » « Leur propre sang espendre par oultraige ? » « O+ mes enfans si tendrement nourriz »
Plainctes de ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
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pour les troys enfans de ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
. « En pleurs et plaings sont convertiz noz riz » « En douleurs veoy mes joyës transportees. » 4380 « Or ay je fait malheureuses portees » « En ceulx que veoy, ainsi que dire puys, » « M’estre pervers, que je pensoye appuys » « Et seurs bastons de ma foyble vieillesse » « Dont bien affiert que desir et vueil laisse » 4385 « D’iceulx aymer que ay nourriz, + alaictéz, » « Et tant cheriz, quant rendent alittéz » « Tous mes cinq sens, sens et fault qu’en dueil je pleure » « Pour en regretz piteux mauldire l’heure » « Que oncques voulu la mort faire venger » 4390 « Des+ miens+ parentz. Car ce+ mortel danger » « En veoy venir, dont remors me impropere » « Avoir causé la mort d’eulx et leur pere. » « O mere amere, or es tu mise ès laz+ » « D’ennuyeux dueil plein d’immortelz helas. » 4395 « Las, chiers enfans, je suys la cause seulle » « De vostre mort ! O malheureuse ayeulle ! » « Pourquoy as tu consenty de partir » « Ceulx qui plaisirs + te sceurent departir ? » « Pourquoy as tu si tost mensonge creue » 4400 « Qui soubz dolent couroux te rend recreue ? » « Pourquoy n’es tu allee avecques ceulx+ » « Dont te convient porter dueil angoisseux ? »
La piteuse response de ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
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au messaige de son filz ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
« DieuDieu Concept de Dieu dans le christianisme eternel, qui loyers en reserve, » « Gardes aux bons, je te supply, preserve+ » 4405 « Ces orphenins. Et se fiere AtroposAtropos Divinité de la mythologie grecque, une des Moires, coupant le fil de la vie » « Saisit leurs corps, donne aux ames+ repos » « La sus au ciel, et n’aillent, par les crimes+ » « Des oncles leurs, ès+ infernaulx abismes ! » §Quant longuement eut plouré, lamenté 4410Et de souspirs, le sien cueur tourmenté, Vers le porteur tourna sa triste face Et dist ainsi : « Amy, affin que face » « Response à deux propos que m’apportez, » « Faictes aux roys voz maistres rapportz telz : » 4415 « C’est, puysqu’il fault que des deux l’un eslise, » « Pour riens ne vueil permectre estre d’eglise » « Les leurs nepveuz. Le surplus desormais » « Sur le peril de leurs ames remectz. » Cela disoit, esperant à par elle 4420Que amour de sang et pitié naturelle Divertiroyent leurs durs et felons cueurs D’executer si crüelles rigueurs. Et ne pensast jamais que+ tant voulsissent Estre crüelz et que innocens occissent. 4425Mais autrement à celle heure en alla, Car aussitost que leur homme fut là Et eut porté response de la royne,
ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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occit deux enfans de son frere ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
Ce faulx+ ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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, en rompant frein et resne De foy, amour et naturelz accordz, 4430Tira l’espee et trespersa le corps De ThidouaultThéodebald ( — ) Prince franc, fils de Clodomir, filz aisné. Luy par terre, Mort, extendu, GonthierGonthier (VIe siècle — ) Prince mérovingien, fuyant grand erre, Se alla gecter aux braz de ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
, Luy suppliant sur le peril appert 4435L’ire appaiser de son oncle, et tant faire Qu’il l’empeschast+ de l’occire et deffaire. Adoncq faignant avoir de luy pitié, Pria ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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à ce que d’amytié Le delaissast+, disant assez souffire 4440L’exploict ja fait. Lors ainsi que eschauffe ire Ung cueur felon, luy dist : « Ha meschant ! Si » « Tu as esté inventif de cecy, » « Veulx + tu tenir maintenant de la lune » « En varïant ? Faiz de+ deux choses l’une » 4445 « Ou laisse+ aller celluy que en tes braz tiens, » « Ou prens congé du monde et tous les tiens, » « Car de ma main+ mourras ceste mesme heure. » Ce mot ouÿ, ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
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sans demeure L’enfant lascha, qui fut en pieces mys. 4450CloudClodoald (524 — 07/09/560) Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle, ermite et moine, petit-fils de Clovis, le+ puisné, par aulcuns ses amys Voyans ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
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au sang des siens aspre estre, Fut preservé. Depuys il se fist prestre
De sainct CloudClodoald (524 — 07/09/560) Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle, ermite et moine, petit-fils de Clovis et la sepulture de ses deux petitz freres occis Et en l’estat durans ses jours vesquit Si sainctement en debvoir et acquit 4455D’honnesteté, fuyant tout vice immunde, Qu’il eut la grace et+ de DieuDieu Concept de Dieu dans le christianisme et du monde, Donnant la vie à maint povre indigent. Luy decedé, eut sepulchre à Nogent, Prés de Paris. Et pour sa renommee, 4460La place fut et est Sainct Cloud nommee Où il reluyst en miracles et faictz, Signes monstrans de trés dignes effectz. Les+ corps des deux enfans occis fist prendre, À grand douleur, ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
, pour les rendre 4465En sepulture+ environ le cercueil Du roy ClovysClovis Ier (466 — 29/11/511) Roi des Francs (481-511)
, son espoux, leur ayeul. Jaçoit pourtant que ceste+ mort crüelle, Patïemment portast en son cueur, elle, Ce neantmoins d’ennuyeuse langueur 4470Fut affligee en voyant la rigueur De ses deux filz, ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
, Dont+ demoura pensifve et solitaire, Car peu de jours ilz maintindrent propos De donner paix l’un à l’autre et repos. 4475Mais stimulans moyens d’aigres divorses, À + lourdz excés employerent leurs forces. §Sur ces debatz, noyses, commotïons,
La mort de ThierryThierry Ier (485 — 534) Roi des Francs de Metz (511-534)
roy de Metz et de Lorraine Inimitiéz, fieres sommatïons, Murmures grandz, menaces portans erres 4480De durs assaultz et oultraigeuses guerres. La bonne dame, à ses amys privéz, Plainctes faisoit de+ tels maulx arrivéz, En souhaictant mort prouchaine luy estre Pour l’oster hors de ce malheureux estre. 4485§Peu temps aprés, ThierryThierry Ier (485 — 534) Roi des Francs de Metz (511-534)
, le roy de Metz , Enfin servy du froid et royde+ metz Dont la fatale humains sert et appelle Pour les loger, à coup de pic et pelle, Au reng des corps trespasséz, actendans 4490Le jugement, aprés regner trente ans, Courans cinq centz quarante et quatre en nombre Des ans de grace, eut lieu au+ terrestre umbre. + TheodebertThéodebert Ier (entre 496 et 505 — 548) Roi des Francs de Metz (534-548)
, son filz, tint+ aprés luy Le sien royaume. Et treuve que celluy 4495Fut adherant à ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
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pour faire Guerre à ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
en le voulant deffaire. Ainsi voyt on + combien discord d’amys Trouble excessif enmy le monde a mys, Et fait des maulx fort+ prejuditïables 4500Entre gros cueurs d’hommes insatïables. Si n’est la fin du conte à cela prés. Nous en verrons bien d’autres cy aprés.
Note n°1
Il s’agit bien de Childebert. Cette
erreur évidente du copiste du manuscrit BNF fr. 2817 est
corrigée dans tous les autres témoins. La suite du chapitre,
ainsi que le titre courant qui succède immédiatement au quatrain
introducteur, ne laissent aucun doute sur le fait que ce n’est
pas Cretin qui confond ces figures, mais qu’il s’agit bien d’une
erreur de copie.
Aix419 L’est
BnFfr17274, BnFfr23145, Aix419, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966, Cha514 Childebert
BnFfr17274 empescherent
BnFfr17274 pescherent
Non num.
BnFfr23145, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966 om.
Cha514 Chapitre.vingt.iiiie.
BnFfr23145 voulloir
BnFfr4967 permectre
BnFfr23145, Aix419, BnFfr5299, Vat966, Cha514 persecutïon
Vat966 monde
Aix419 ses
BnFfr17274, BnFfr23145 leurs
BnFfr4967 De
BnFfr17274, BnFfr23145, BnFfr5299 à
BnFfr17274, BnFfr23145, Aix419, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966 en
Aix419 Doncques
Vat966 à
BnFfr17274 om.
BnFfr17274
bien
BnFfr23145 entendre aussi
Aix419 om.
Aix419 om.
BnFfr23145 garder
Vat966 Or
BnFfr23145 et
BnFfr17274, Vat966 De ; Aix419 Des
Vat966 mes
Aix419 se
BnFfr23145 om.
BnFfr17274 eulx
BnFfr4967 om.
Vat966 armes
Vat966 aux infimes
Aix419 fault
BnFfr23145 empeschast
BnFfr23145 laissast
BnFfr23145 te
BnFfr23145, BnFfr5299 des
Aix419 laisser
BnFfr23145 mes mains
Vat966 om.
BnFfr23145 om.
BnFfr17274 Le
BnFfr17274 ung sepulcre
BnFfr23145 Tout
BnFfr17274 om.
BnFfr4967 et
BnFfr23145, BnFfr5299 roy de
BnFfr23145 en
BnFfr23145 tout
BnFfr17274 bien
BnFfr23145 om.
92v
§ Ceſt . quil ny eut foy / promeſſes / ne veuz 4300Qui Childerich et Clotaire empeſchaſſent Que par fureur cruelle ne peſchaſſent Emmy le ſang de leurs propres nepueuz.
§ Chapitre. xxiiiie .
93r
Childebert et Clotaire machinent la mort des troys filz Clodomire. Ce temps pendāt que les freres menerent Si foꝛte guerre / et tant ſe aguillonnerent 4305Que lun euſt bien voulu auoir menge Le cueur de lautre / affin deſtre venge Du couroux plein de felonnye amere. Dedans Paris Clotilde la leur mere Les trois enfans Clodomire tenoit 4310En ſa maiſon / les amoit / maintenoit Et nourriſſoit, tout ung et de meſme elle Dauſſi bon cueur que donne la mamelle Une nourriſſe a ſon petit enfant. De leur eſtat pꝛoſpere et triumphant 4315Eut Childebert, leur oncle, telle enuie Quil machina ne les permectre en vie, Penſant que ainſi les vouloit gouuerner Leur mere gꝛand / pour les faire regner. Par quoy ne ſceut ce mauluais vouloir taire 4320Quil ne le diſt a ſon frere Clotaire, Le quel ſaiſy du deſir couuoyteux Se y accoꝛda /. et conclurent eulx deux Les mectre a moꝛt / pour faire le partaige De leur pays et royal heritaige 4325Dont deſirans la pꝛoſecution Du crime mectre a execution Deuers leur mere enuoyerent meſſaiges93v
Clotilde enuoye les troys enfans a ſes deux oncles. La depꝛier que au iugement des eaiges De leurs nepueuz / ſon plaiſir feuſt pour veoir 4330Sil ſeroit temps les faire tous pouruoir De leur totalle attente paternelle, Les enuoyer arriere de ſon aelle Iuſques vers eulx / affin de leur monſtrer Lart militaire / et les faire adextrer. 4335§Clotilde, loꝛs ioyeuſe du meſſaige, Ne deſirant, en ce mondain paſſaige, Nul plus gꝛand bien actendꝛe ou eſperer Foꝛs veoir ces troys beaulx enfans pꝛoſperer Car bien penſoit les oncles debuoir pꝛendꝛe 4340Ioye et ſoulaz a leurs nepueux appꝛendꝛe Et leur donner faueur / ayde et ſuppoꝛt, Se conſentit den faire le tranſpoꝛt. Mais ces peruers meurdꝛiers / quant ilz les veyꝛent, Autre homme expꝛes deuers elle tranſmirent, 4345Sans differer iuſques au lendemain, Qui luy poꝛta le glayue en une main Et une foꝛce a lautre /. Helas ! adoncques La bonne dame eut de lennuy plus quoncques. Si demanda raiſon luy aſſigner 4350Que ce vouloit conclure et deſigner, Et luy fut dit quil conuenoit eſlire Lun de ces deux / et que bien pouoit lire94r
Leſpee et forces a Clotilde enuoyes par ſes deux enfans. En celluy glayue eſtre locciſion Des ditz enfans /. Autre deciſion 4355Debuoit auſſi entendꝛe de la foꝛce Qui deſignoit le pꝛeſaige : par foꝛce Les faire tondꝛe /. et en religion Les rendꝛe eulx troys /. Loꝛs une legion De diuers maulx / et angoiſſes dolentes, 4360Son triſte cueur dempꝛainctes violentes Saiſirent tant / que a gꝛandz ruiſſeaulx de pleurs Fiſt regꝛetz / pleins dagꝛauantes douleurs, Diſant ces motz /. O mere malheureuſe, Laſſe, dolente / afflicte et douloureuſe, 4365 Comment teſt il ainſi meſaduenu ? Teſt auiourdvy ſi gꝛand malheur venu ? Iuſques a veoir que enfans tant ſe deſuoyent De meurdꝛir ceulx que pꝛeſeruer debuoyent ? Sont oncles plains de telle cruaulte ? 4370 Ont ilz en eulx telle deſloyaulte ? Auſterite de fiere felonnie Mect elle gentz a telle tirannie Quelle les face a la moꝛt conſentir De leurs nepueuz / pour la fureur ſentir 4375 De ſi hoꝛrible et criminelle raige, Leur pꝛopꝛe ſang eſpendꝛe par oultraige ? O mes enfans ſi tendꝛement nourriz94v
Plainctes de Clotilde pour les troys enfans de Clodomire. En pleurs et plaings ſont conuertiz noz riz En douleurs veoy mes ioyes tranſpoꝛtees. 4380 Oꝛ ay ie fait malheureuſes poꝛtees En ceulx que veoy (ainſi que dire puys) Meſtre peruers / que ie penſoye appuys Et ſeurs baſtons de ma foyble vieilleſſe Dont bien affiert que deſir et vueil laiſſe 4385 Diceulx aymer / que ay nourriz / alaictez, Et tant cheriz / quant rendent alittez Tous mes cinq ſens / ſens / et fault quen dueil ie pleure Pour en regꝛetz piteux mauldire lheure Que oncques voulu la moꝛt faire venger 4390 Des miens parentz /. Car ce moꝛtel danger En veoy venir /. dont remoꝛs me impꝛopere Auoir cauſe la moꝛt deulx et leur pere. O mere amere / oꝛ es tu miſe es laz Dennuyeux dueil plein dimmoꝛtelz helas. 4395 Las, chiers enfans /. ie ſuys la cauſe ſeulle De voſtre moꝛt /. O malheureuſe ayeulle ! Pour quoy as tu conſenty de partir Ceulx qui plaiſirs te ſceurent departir Pour quoy as tu ſi toſt menſonge creue 4400 Qui ſoubz dolent couroux te rend recreue Pour quoy nes tu allee auecques ceulx Dont te conuient poꝛter dueil angoiſſeux ?95r
La piteuſe reſponſe de Clotilde au meſſaige de ſon filz Clotaire. Dieu eternel, qui loyers / en reſerue, Gardes aux bons /. Ie te ſupply , pꝛeſerue 4405 Ces oꝛphenins /. Et ſe fiere Atropos Saiſit leurs coꝛps / donne aux ames repos La ſus au ciel / et naillent, par les crimes . Des oncles leurs, es infernaulx abiſmes. §Quant longuement eut ploure / lamente 4410Et de ſouſpirs, le ſien cueur tourmente, Vers le poꝛteur tourna ſa triſte face Et diſt ainſi /. Amy, affin que face Reſponſe a deux pꝛopos que mappoꝛtez, Faictes aux roys voz maiſtres rappoꝛtz telz. 4415 Ceſt. puys quil fault que des deux lun eſliſe, Pour riens ne vueil permectre eſtre degliſe Les leurs nepueuz /. Le ſurplus / deſoꝛmais Sur le peril de leurs ames remectz. Cela diſoit / eſperant a par elle 4420Que amour de ſang et pitie naturelle Diuertiroyent leurs durs et felons cueurs Dexecuter ſi cruelles rigueurs. Et ne penſaſt iamais que tant voulſiſſent Eſtre cruelz / et que innocens occiſſent. 4425Mais autrement a celle heure en alla, Car auſſitoſt que leur homme fut la Et eut poꝛte reſponſe de la royne,95v
Clotaire occit deux enfans de ſon frere Clodomire. Ce faulx Clotaire / en rompant frein et reſne De foy / amour / et naturelz accoꝛdz, 4430Tira leſpee / et treſperſa le coꝛps De Thidouault, filz aiſne /. Luy par terre, Moꝛt, extendu /. Gonthier, fuyant gꝛand erre, Se alla gecter aux bꝛaz de Childebert, Luy ſuppliant ſur le peril appert 4435Lire appaiſer de ſon oncle /. et tant faire Quil lempeſchaſt de loccire et deffaire. Adoncq faignant auoir de luy pitie, Pꝛia Clotaire / a ce que damytie Le delaiſſaſt / diſant aſſez ſouffire 4440Lexploict ia fait /. Loꝛs ainſi que eſchauffe ire Ung cueur felon / luy diſt /. Ha meſchant /. Si Tu as eſte inuentif de cecy, Veulx tu tenir maintenant de la lune En variant /. faiz de deux choſes lune 4445 Ou laiſſe aller celluy que en tes bꝛaz tiens, Ou pꝛens conge du monde et tous les tiens, Car de ma main mourras ceſte meſme heure. Ce mot ouy /. Childebert ſans demeure Lenfant laſcha / qui fut en pieces mys. 4450Cloud, le puiſne / par aulcuns ſes amys Voyans Clotaire au ſang des ſiens aſpꝛe eſtre, Fut pꝛeſerue /. Depuys il ſe fiſt pꝛeſtre96r
De ſainct Cloud./ et la ſepulture de ſes deux petitz freres occis. Et en leſtat durans ſes iours veſquit Si ſainctement en debuoir et acquit 4455Dhonneſtete / fuyant tout vice immunde, Quil eut la gꝛace et de Dieu et du monde, Donnant la vie a maint poure indigent. Luy decede, eut ſepulchꝛe a nogent, Pꝛes de paris /. Et pour ſa renommee, 4460La place fut / et eſt sainct cloud nommee Ou il reluyſt en miracles et faictz, Signes monſtrans de tres dignes effectz. Les coꝛps des deux enfans occis / fiſt pꝛendꝛe, A gꝛand douleur / Clotilde, pour les rendꝛe 4465En ſepulture / enuiron le cercueil Du roy Clouys, ſon eſpoux / leur ayeul. Iacoit pourtant que ceſte moꝛt cruelle, Patiemment poꝛtaſt / en ſon cueur /. elle, Ce neantmoins dennuyeuſe langueur 4470Fut affligee en voyant la rigueur De ſes deux filz, Childebert et Clotaire, Dont demoura penſifue et ſolitaire, Car peu de iours ilz maintindꝛent pꝛopos De donner paix lun a lautre / et repos. 4475Mais ſtimulans moyens daigꝛes diuoꝛſes , A lourdz exces employerent leurs foꝛces. §Sur ces debatz / noyſes / commotions,96v
La mort de Thierry roy de metz et de lorraine. Inimitiez / fieres ſommations, Murmures gꝛandz / menaces poꝛtans erres 4480De durs aſſaultz et oultraigeuſes guerres. La bonne dame, a ſes amys pꝛiuez, Plainctes faiſoit de tels maulx arriuez, En ſouhaictant moꝛt pꝛouchaine luy eſtre Pour loſter hoꝛs de ce malheureux eſtre. 4485§Peu temps apꝛes / Thierry, le roy de Metz , Enfin ſeruy du froid et royde metz Dont la fatale humains ſert et appelle Pour les loger, a coup de pic et pelle, Au reng des coꝛps treſpaſſez, actendans 4490Le iugement / apꝛes regner trente ans, Courans cinq centz quarante et quatre en nombꝛe Des ans de gꝛace / eut lieu au terreſtre vmbꝛe. Theodebert, ſon filz, tint apꝛes luy Le ſien royaume /. Et treuue que celluy 4495Fut adherant a Childebert / pour faire Guerre a Clotaire / en le voulant deffaire /. Ainſi voyt on combien diſcoꝛd / damys Trouble exceſſif enmy le monde a mys, Et fait des maulx foꝛt pꝛeiuditiables 4500Entre gꝛos cueurs dhommes inſatiables. Si neſt la fin du conte a cela pꝛes. Nous en verrons bien dautres cy apꝛes.Afficher les surlignagesMasquer les surlignagesAfficher les appels de collationsMasquer les appels de collationsAfficher les appels de notesMasquer les appels de notes
§C’est+ qu’il n’y eut foy promesses ne veuz 4300Qui Childerich+Childebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
1 et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
empeschassent+ Que par fureur crüelle ne peschassent+ Emmy le sang de leurs propres nepveuz.
§ Chapitre xxiiiie +
ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
machinent la mort des troys filz ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
Ce temps pendant que les freres menerent Si forte guerre et tant se aguillonnerent 4305Que l’un eust bien voulu avoir mengé Le cueur de l’autre affin d’estre vengé Du couroux plein de felonnye amere. Dedans Paris ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
la leur mere Les trois enfans ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
tenoit 4310En sa maison, les amoit, maintenoit Et nourrissoit, tout ung et de mesme elle D’aussi bon cueur que donne la mamelle Une nourrisse à son petit enfant. De leur estat prospere et triumphant 4315Eut ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
, leur oncle, telle envie Qu’il machina ne les permectre en vie, Pensant que ainsi les vouloit gouverner Leur mere grand pour les faire regner. Par quoy ne sceut ce maulvais vouloir taire 4320Qu’il ne le dist à son frere ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
, Lequel saisy du desir+ couvoyteux Se y accorda et conclurent eulx deux Les mectre+ à mort pour faire le partaige De leur paÿs et royal heritaige 4325Dont desirans la prosecutïon+ Du crime mectre à executïon Devers leur mere envoyerent messaiges
ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
envoye les troys enfans à ses deux oncles La deprier que au jugement des eaiges De leurs nepveuz, son plaisir feust pour veoir 4330S’il seroit temps les faire tous pourvoir De leur totalle attente paternelle, Les envoyer arriere de son aelle Jusques vers eulx, affin de leur monstrer L’art militaire et les faire adextrer. 4335§ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
, lors joyeuse du messaige, Ne desirant, en ce mondain+ passaige, Nul plus grand bien actendre ou esperer Fors veoir ces+ troys beaulx enfans prosperer , Car bien pensoit les+ oncles debvoir prendre 4340Joye et soulaz à leurs nepveux apprendre Et+ leur donner faveur, ayde et support, Se consentit d’en faire le transport. Mais ces pervers meurdriers, quant ilz les veyrent, Autre homme exprés devers elle transmirent, 4345Sans differer jusques au lendemain, Qui luy porta le glayve en+ une main Et une force à+ l’autre. Helas ! Adoncques+ La bonne dame eut de l’ennuy plus qu’oncques. Si demanda raison luy assigner 4350Que ce vouloit conclure et+ designer, Et luy fut dit qu’il convenoit eslire L’un de ces deux et que bien+ pouoit + lire
L’espee et forces à ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
envoyés par ses deux enfans En celluy glayve estre l’occisïon Des ditz enfans. Autre decisïon 4355Debvoit aussi entendre+ de la force Qui designoit le presaige : par force Les faire tondre et en religïon Les rendre eulx troys. Lors une legïon De divers maulx et angoisses dolentes, 4360Son triste cueur d’emprainctes vïolentes Saisirent tant que à grandz ruisseaulx de pleurs Fist regretz pleins d’agravantes douleurs, Disant ces motz : « O mere malheureuse, » « Lasse, dolente, afflicte et douloureuse, » 4365 « Comment t’est il ainsi mesadvenu ? » « T’est aujourd’uy si grand malheur venu ? » « Jusques à veoir que+ enfans tant se+ desvoyent » « De meurdrir ceulx que preserver+ debvoyent ? » « Sont oncles plains de telle cruaulté ? » 4370 « Ont ilz en eulx telle desloyaulté ? » « Austerité de fiere felonnie » « Mect elle gentz à telle tirannie » « Qu’elle les face à la mort consentir » « De leurs nepveuz, pour la fureur sentir » 4375 « De si horrible et criminelle raige, » « Leur propre sang espendre par oultraige ? » « O+ mes enfans si tendrement nourriz »
Plainctes de ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
pour les troys enfans de ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
. « En pleurs et plaings sont convertiz noz riz » « En douleurs veoy mes joyës transportees. » 4380 « Or ay je fait malheureuses portees » « En ceulx que veoy, ainsi que dire puys, » « M’estre pervers, que je pensoye appuys » « Et seurs bastons de ma foyble vieillesse » « Dont bien affiert que desir et vueil laisse » 4385 « D’iceulx aymer que ay nourriz, + alaictéz, » « Et tant cheriz, quant rendent alittéz » « Tous mes cinq sens, sens et fault qu’en dueil je pleure » « Pour en regretz piteux mauldire l’heure » « Que oncques voulu la mort faire venger » 4390 « Des+ miens+ parentz. Car ce+ mortel danger » « En veoy venir, dont remors me impropere » « Avoir causé la mort d’eulx et leur pere. » « O mere amere, or es tu mise ès laz+ » « D’ennuyeux dueil plein d’immortelz helas. » 4395 « Las, chiers enfans, je suys la cause seulle » « De vostre mort ! O malheureuse ayeulle ! » « Pourquoy as tu consenty de partir » « Ceulx qui plaisirs + te sceurent departir ? » « Pourquoy as tu si tost mensonge creue » 4400 « Qui soubz dolent couroux te rend recreue ? » « Pourquoy n’es tu allee avecques ceulx+ » « Dont te convient porter dueil angoisseux ? »
La piteuse response de ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
au messaige de son filz ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
« DieuDieu Concept de Dieu dans le christianisme eternel, qui loyers en reserve, » « Gardes aux bons, je te supply, preserve+ » 4405 « Ces orphenins. Et se fiere AtroposAtropos Divinité de la mythologie grecque, une des Moires, coupant le fil de la vie » « Saisit leurs corps, donne aux ames+ repos » « La sus au ciel, et n’aillent, par les crimes+ » « Des oncles leurs, ès+ infernaulx abismes ! » §Quant longuement eut plouré, lamenté 4410Et de souspirs, le sien cueur tourmenté, Vers le porteur tourna sa triste face Et dist ainsi : « Amy, affin que face » « Response à deux propos que m’apportez, » « Faictes aux roys voz maistres rapportz telz : » 4415 « C’est, puysqu’il fault que des deux l’un eslise, » « Pour riens ne vueil permectre estre d’eglise » « Les leurs nepveuz. Le surplus desormais » « Sur le peril de leurs ames remectz. » Cela disoit, esperant à par elle 4420Que amour de sang et pitié naturelle Divertiroyent leurs durs et felons cueurs D’executer si crüelles rigueurs. Et ne pensast jamais que+ tant voulsissent Estre crüelz et que innocens occissent. 4425Mais autrement à celle heure en alla, Car aussitost que leur homme fut là Et eut porté response de la royne,
ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
occit deux enfans de son frere ClodomireClodomir (01/01/495 — 21/06/524) Roi des Francs d'Orléans (511-524)
Ce faulx+ ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
, en rompant frein et resne De foy, amour et naturelz accordz, 4430Tira l’espee et trespersa le corps De ThidouaultThéodebald ( — ) Prince franc, fils de Clodomir, filz aisné. Luy par terre, Mort, extendu, GonthierGonthier (VIe siècle — ) Prince mérovingien, fuyant grand erre, Se alla gecter aux braz de ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
, Luy suppliant sur le peril appert 4435L’ire appaiser de son oncle, et tant faire Qu’il l’empeschast+ de l’occire et deffaire. Adoncq faignant avoir de luy pitié, Pria ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
à ce que d’amytié Le delaissast+, disant assez souffire 4440L’exploict ja fait. Lors ainsi que eschauffe ire Ung cueur felon, luy dist : « Ha meschant ! Si » « Tu as esté inventif de cecy, » « Veulx + tu tenir maintenant de la lune » « En varïant ? Faiz de+ deux choses l’une » 4445 « Ou laisse+ aller celluy que en tes braz tiens, » « Ou prens congé du monde et tous les tiens, » « Car de ma main+ mourras ceste mesme heure. » Ce mot ouÿ, ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
sans demeure L’enfant lascha, qui fut en pieces mys. 4450CloudClodoald (524 — 07/09/560) Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle, ermite et moine, petit-fils de Clovis, le+ puisné, par aulcuns ses amys Voyans ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
au sang des siens aspre estre, Fut preservé. Depuys il se fist prestre
De sainct CloudClodoald (524 — 07/09/560) Saint catholique et orthodoxe du VIe siècle, ermite et moine, petit-fils de Clovis et la sepulture de ses deux petitz freres occis Et en l’estat durans ses jours vesquit Si sainctement en debvoir et acquit 4455D’honnesteté, fuyant tout vice immunde, Qu’il eut la grace et+ de DieuDieu Concept de Dieu dans le christianisme et du monde, Donnant la vie à maint povre indigent. Luy decedé, eut sepulchre à Nogent, Prés de Paris. Et pour sa renommee, 4460La place fut et est Sainct Cloud nommee Où il reluyst en miracles et faictz, Signes monstrans de trés dignes effectz. Les+ corps des deux enfans occis fist prendre, À grand douleur, ClotildeClotilde (entre 474 et 475 — 03/06/545) Princesse burgonde (474-493)
Reine des Francs (493-511)
, pour les rendre 4465En sepulture+ environ le cercueil Du roy ClovysClovis Ier (466 — 29/11/511) Roi des Francs (481-511)
, son espoux, leur ayeul. Jaçoit pourtant que ceste+ mort crüelle, Patïemment portast en son cueur, elle, Ce neantmoins d’ennuyeuse langueur 4470Fut affligee en voyant la rigueur De ses deux filz, ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
et ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
, Dont+ demoura pensifve et solitaire, Car peu de jours ilz maintindrent propos De donner paix l’un à l’autre et repos. 4475Mais stimulans moyens d’aigres divorses, À + lourdz excés employerent leurs forces. §Sur ces debatz, noyses, commotïons,
La mort de ThierryThierry Ier (485 — 534) Roi des Francs de Metz (511-534)
roy de Metz et de Lorraine Inimitiéz, fieres sommatïons, Murmures grandz, menaces portans erres 4480De durs assaultz et oultraigeuses guerres. La bonne dame, à ses amys privéz, Plainctes faisoit de+ tels maulx arrivéz, En souhaictant mort prouchaine luy estre Pour l’oster hors de ce malheureux estre. 4485§Peu temps aprés, ThierryThierry Ier (485 — 534) Roi des Francs de Metz (511-534)
, le roy de Metz , Enfin servy du froid et royde+ metz Dont la fatale humains sert et appelle Pour les loger, à coup de pic et pelle, Au reng des corps trespasséz, actendans 4490Le jugement, aprés regner trente ans, Courans cinq centz quarante et quatre en nombre Des ans de grace, eut lieu au+ terrestre umbre. + TheodebertThéodebert Ier (entre 496 et 505 — 548) Roi des Francs de Metz (534-548)
, son filz, tint+ aprés luy Le sien royaume. Et treuve que celluy 4495Fut adherant à ChildebertChildebert Ier (01/01/497 — entre 13/12/558 et 25/12/558) Roi des Francs de Paris (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
pour faire Guerre à ClotaireClotaire Ier (circa 498 — entre 29/11/561 et 31/12/561) Roi des Francs (558-561)
Roi des Francs de Soissons (511-558)
Roi des Francs d'Orléans (524-558)
Roi des Francs d'Austrasie (555-558)
en le voulant deffaire. Ainsi voyt on + combien discord d’amys Trouble excessif enmy le monde a mys, Et fait des maulx fort+ prejuditïables 4500Entre gros cueurs d’hommes insatïables. Si n’est la fin du conte à cela prés. Nous en verrons bien d’autres cy aprés.
Note n°1
Il s’agit bien de Childebert. Cette
erreur évidente du copiste du manuscrit BNF fr. 2817 est
corrigée dans tous les autres témoins. La suite du chapitre,
ainsi que le titre courant qui succède immédiatement au quatrain
introducteur, ne laissent aucun doute sur le fait que ce n’est
pas Cretin qui confond ces figures, mais qu’il s’agit bien d’une
erreur de copie.
Aix419 L’est
BnFfr17274, BnFfr23145, Aix419, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966, Cha514 Childebert
BnFfr17274 empescherent
BnFfr17274 pescherent
Non num.
BnFfr23145, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966 om.
Cha514 Chapitre.vingt.iiiie.
BnFfr23145 voulloir
BnFfr4967 permectre
BnFfr23145, Aix419, BnFfr5299, Vat966, Cha514 persecutïon
Vat966 monde
Aix419 ses
BnFfr17274, BnFfr23145 leurs
BnFfr4967 De
BnFfr17274, BnFfr23145, BnFfr5299 à
BnFfr17274, BnFfr23145, Aix419, BnFfr4967, BnFfr5299, Vat966 en
Aix419 Doncques
Vat966 à
BnFfr17274 om.
BnFfr17274
bien
BnFfr23145 entendre aussi
Aix419 om.
Aix419 om.
BnFfr23145 garder
Vat966 Or
BnFfr23145 et
BnFfr17274, Vat966 De ; Aix419 Des
Vat966 mes
Aix419 se
BnFfr23145 om.
BnFfr17274 eulx
BnFfr4967 om.
Vat966 armes
Vat966 aux infimes
Aix419 fault
BnFfr23145 empeschast
BnFfr23145 laissast
BnFfr23145 te
BnFfr23145, BnFfr5299 des
Aix419 laisser
BnFfr23145 mes mains
Vat966 om.
BnFfr23145 om.
BnFfr17274 Le
BnFfr17274 ung sepulcre
BnFfr23145 Tout
BnFfr17274 om.
BnFfr4967 et
BnFfr23145, BnFfr5299 roy de
BnFfr23145 en
BnFfr23145 tout
BnFfr17274 bien
BnFfr23145 om.
