Principes éditoriaux
Le texte servant de base à notre édition est celui qui est contenu dans la série de manuscrits conservés dans le fonds français de la Bibliothèque nationale de France sous les cotes 2817 à 2822. Il s’agit des manuscrits offerts à François Ier par Guillaume Cretin ou copiés d’après ceux-ci (pour les manuscrits 2821 et 2822). Même si la collation de tous les autres manuscrits a révélé que la série offerte à François Ier présentait en maints endroits des leçons uniques, parfois fautives, parfois relevant de choix stylistiques particuliers, il nous a semblé que cette série royale se rapprochait le plus du projet initial de Cretin, explicité dans un prologue en prose. Nous ne corigeons ce manuscrit de base que lorsque l'erreur est évidente et aisément rectifiable (par exemple, "droctine" est corrigé en "doctrine").
Le texte est disponible en version diplomatique et semi-modernisée. Pour la version diplomatique, le choix a été fait de transcrire une version la plus fidèle possible du texte du manuscrit de base, en respectant graphie, orthographe, abréviations, ponctuation (notamment les nombreuses barres obliques, souvent à la césure) et mise en page. Pour la version semi-modernisée, nous ne modifions pas l’orthographe mais nous modernisons certains éléments du texte afin d’en faciliter la lecture. Nos principes, conformes aux conseils de l’École des Chartes, sont les suivants :
- dissimilation des i/j et u/v
- régularisation de la graphie des s et r
- développement des abréviations (y compris esperluettes et voyelles avec tilde)
- ajout des apostrophes et cédilles
- usage moderne des majuscules (le roi, notre Seigneur)
- séparation des mots agglutinés et agglutination des mots séparés, mais sans ajouter de trait d’union et sans restituer les élisions (pource, ledit, puysque…)
- ajout de l’accent aigu pour tous les noms, adjectifs et participes passés en « -é », « -és », « éz », etc. mais pas les terminaisons en « -ee » ou « -ees » qui se prononcent forcément [é] ou les verbes conjugués à la 2e personne du pluriel (vous prenez).
- ajout de l’accent aigu pour les mots dont la dernière syllabe se prononce (trés, aprés…)
- ajout des accents graves pour dissimiler les homophones (à, là, où)
- emploi des trémas pour indiquer les diérèses et hiatus dans les vers (crestïens)
- emploi des ligatures (œ) si elles ne figurent pas dans le manuscrit de base
- introduction de guillemets pour les propos rapportés
- introduction des italiques (pour les titres des livres mentionnés et langues étrangères)
- ponctuation modernisée (en particulier, les barres obliques sont supprimées ou remplacées par des virgules)
- usage moderne des paragraphes (remplacement des pieds-de-mouche par des retours à la ligne avec alinéa, création d’autres paragraphes selon le sens)
Les collations ont été réalisées avec les autres manuscrits de la Chronique. Elles sont associées à la version semi-modernisée du texte. Elles ne reproduisent pas les variantes orthographiques et les mots biffés. Quand les mots ou vers sont des ajouts interlinéaires ou à la marge, cela n’est pas précisé.
Quelques rares notes d’apparat, d’identification de sources ou bien de commentaire historique ou littéraire sont déjà présentes.